Ils marchent en tenant leurs épaules bien plus large que ce qu'elles ont de muscles.

Ils ont cette démarche arquée qui nous fait croire qu'ils ont de grosses couilles.

Ils tiennent le pavé de leurs soi-disant idéaux comme on tient une barricade.

Ils ont bien plus de bouches que de mots et surtout que de cerveaux.

Ils défient du regard leurs frères, leurs sœurs et tous ceux qui ne baissent pas les yeux.

Ils défendent le territoire étriqué de leurs pensées comme s'il s'agissait d'un château.

Et si tu les croises le soir, à la campagne ou sur le bitume, tu te feras sûrement siffler.

Et dans la foulée traiter de salope, parce que tu n'auras pas positivement répondu.

Ils marchent toujours un peu partout, le matin, le soir, dans le métro et au boulot.
Et je vous souhaite en passant de ne pas être de celles qui en ont un au dodo.
Sur de leurs supériorités, issus d'une très ancienne façon de penser l’homme.
Ils perpétuent cet état de fait serrant leurs coudes, triquant à la testostérone.

Ils occupent tous les postes où se prennent en votre nom toutes les décisions.
Ils sont sourds et aveugles, quelles que soient les formes de vos revendications.
Ils se battront bec et ongles pour garder pour eux ce qu'ils ont de pouvoir.
Et ils organiseront la relève expliquant à leurs progénitures que c'est un devoir.

Ils marchent fièrement dans nos forêts avec leurs fusils et leurs chiens.
Ils se croient prioritaires partout, ils sont chez eux, ils sont chauvins.
Ils sortent de la messe et puis ils rentrent au bar pour parler voile et laïcité.
Avec un racisme bien affiché, ils reproduisent ce qu'ils voient à la télé.

Ils aboient sur leurs gosses, leurs femmes pour évacuer leurs frustrations.
Ils pensent avoir droit de vie et de mort sur ce qu'ils appellent leurs possessions.
Ils sont soutenus par la société au chaud dans cette caste bien structurée.
Ils ne partageront pas le gâteau tant que la violence ne leur sera pas facturée.

Ils marchent barbus en djellaba, crâne rasé en bombers ou bien clean en costards.
Ils peuvent même passer inaperçus déguisés chevelus en vieux soixante-huitards.
Ils crient un papa une maman et revendiquent un certain modèle familial.
Pour pouvoir continuer tranquillement d'exercer la terreur patriarcale.

Ils commencent très tôt dans les cours des écoles, à copier leurs idoles.
Sous le regard de leurs mères qui les incite à devenir des stars du football.
Ils ont des jouets dans des boites de couleur bleue, bien identifiés, bien genrés.
Inutile de vous dire qu'il leurs est strictement interdit de jouer à la poupée.

Ils marchent, ils marchent...
Ils marchent et ils piétinent les fleurs...