1. |
||||
Un jour, je suis né punk et je voudrais devenir poète
Laisser derrière la skunk et faire une belle pirouette
Oublier le trouble-fête et arrêter d'être drunk
Des mots être un prophète et être en paix avec le junk
Parce qu'au départ...
J'aime l'incertitude, l'acier froid, les matins blêmes
J'aime la solitude, le mal aux doigts, les jours de peine
J'aime les turpitudes, les grosses tawas, avoir la flemme
J'aime la décrépitude, les rabat-joies, les crocs de chienne
J'aime le no future, les incisions, la trisomie
J'aime les brûlures, l'aliénation, le goût du vomi
J'aime les bittures, l'expiation, la lobotomie
J'aime les fractures, la provocation, la bonne chimie
J'aime les rasoirs, être impuissant, les dents cassées
J'aime les déboires, la vue du sang, les opiacés
J'aime m'en vouloir, adolescent, être fracassé
J'aime les comptoirs, rouler à deux cent, me ramasser
J'aime avoir mal, le pernod, les coups de pied aux couilles
J'aime le viscéral, la tekno, les grosses embrouilles
J'aime l'antisocial, les tonneaux, prendre des douilles
J'aime les rafales, les tribunaux, quand ça chatouille
Je suis né punk dans les tréfonds et c'est un drôle de mélange
J'ai la tête dans le plafond et je voudrais que ça change
Je veux finir la vidange et arrêter de faire le bouffon
Être un poète, un ange et réparer mon siphon
Je suis né punk dans la fange et je veux maintenant être une fleur
Je sais que c'est étrange, mais j'en ai marre de la douleur
Je veux des raisins de mon cœur faire une belle vendange
Ne plus écouter mes peurs et entendre enfin les louanges
Parce qu'au départ, j'aime la mort, le côté sombre
J'aime quand je pars, tirer des bords avec les ombres
J'aime les faire-part, le hard-core, les décombres
J'aime les salopards et les remords en grands nombres
J'aime l'ivresse, les bruits de trains et les grimaces
J'aime le stress, être contraint, les coups de masse
J'aime la détresse, les souterrains et les blondasses
J'aime les traîtresses, le chagrin et les angoisses
J'aime le bâton, les pluies de coups et la carotte
J'aime les matons et j'aime beaucoup le bruit des bottes
J'aime les bastons et l'arrière-goût de l'eau des chiottes
J'aime les cartons, le cri des loups et les salopes
J'aime quand j'en chie, la colère, être cocu
J'aime l'anarchie, les pervers, les vaincus
J'aime le gâchis, les faits-divers, les convaincus
J'aime le tchi tchi bien sévère au fond de mon cul
Je suis né punk et aujourd'hui, je crois que le jour est venu
De sortir enfin de la nuit, de dire que je me suis reconnu
D'ouvrir un boulevard, une avenue et de devenir celui
Qui devant vous se met à nu et s'offre un sauf conduit
Devenir poète et sans retenue donner mes rimes et mes vers
Par ma mémoire soutenue, oui ma mémoire de l'enfer
Dire haut et fort à l'univers qu'enfin je suis revenu
Que c'est la fin de mon hiver et me souhaiter la bienvenue
|
||||
2. |
Les feuilles mortes
04:22
|
|||
Tu veux que le monde soit plus clean
Enlève donc toutes ces feuilles mortes
Arrête de pointer du doigt ta voisine
Et commence par balayer devant ta porte
L'intolérance est une maladie mortelle
Un cancer de l'amour, une sclérose
Tu passes ton temps à fuir la cause
Tu mets ta putain de vie sous tutelle
Pour toi le jugement à le goût de miel
Mais tu auras l'amer de la cirrhose
Ton foi te préviens, bientôt l'overdose
Tu vas te retrouver seul avec ton fiel
Tu vois toujours la paille dans mon œil
Alors que tu as une méchante poutre
Tu ne pourras pas longtemps t'en foutre
Il ne restera bientôt plus que ton orgueil
Affalé comme une merde dans ton fauteuil
De ta connerie gonflée comme une outre
Je suis sûr que tu as la mémoire courte
Et pas la bonne monnaie dans ton larfeuille
Parce qu'ici la seule monnaie, c'est la morphine
Et oui, comment crois tu que je te supporte
Même certains jours, je m'envoie de la kétamine
L'anesthésie me fait bonne escorte
Tu veux que le monde soit plus clean
Enlève donc toutes ces feuilles mortes
Arrête de pointer du doigt ta voisine
Et commence par balayer devant ta porte
Tu passes tout ton temps à critiquer
Les meufs, les mecs, les jeunes, les vieux
Et même les petits nuages dans les cieux
Mais tu n'assumes pas tes sales idées
Tu passes toutes tes journées à geeker
Et dans les manifs, tu veux mettre le feu
Tu n'as jamais entendu le mot vertueux
Il va vite falloir songer à te recycler
Tu sais la vie, c'est comme un boomerang
Tout ce que tu envoies te revient dans les dents
Ça peux parfois prendre dix ou vingt ans
Mais c'est comme une descente de l'antigang
Ça te laisse la gueule par terre, exsangue
Alors tu pleures et puis tu comprends
Que c'est toi qui vas prendre cher maintenant
Et jusqu'au sang, tu te mords la langue
Tu as la gueule en vrac et en plus tu chouines
Ça y est tu as pigé que c'est la vie la plus forte
Tu comptais tranquille faire ta petite cuisine
Et aujourd’hui tu voudrais t'arracher l'aorte
Tu veux que le monde soit plus clean
Enlève donc toutes ces feuilles mortes
Arrête de pointer du doigt ta voisine
Et commence par balayer devant ta porte
C'est normal que ça te foute les boules
Ça fait toujours ça la première fois
C'est comme si là, tout au fond de toi
Tu avais soudain allumé une ampoule
Alors tu déposes ta matraque et ta cagoule
Et tout doucement en entendant cette voix
C'est vers ta poitrine que tu pointes le doigt
Tu tombes à genoux en pleur et tu t'écroules
Bienvenue de l'autre coté, chez les lucides
Bienvenue à l’intérieur de toi mon frère
Regarde aujourd'hui, et regarde donc hier
Je sais, tu as frôlé de prés le suicide
Bienvenue là où enfin c'est toi qui décides
Bienvenue sur ton nouvel itinéraire
Ici et maintenant, pas de retour en arrière
Je sais, ça brûle comme de l'acide
Mais calme toi, je vais te donner de la morphine
Et oui, il faut que toi aussi, tu supportes
Même certains jours, il te faudra de la kétamine
L'anesthésie te fera bonne escorte
Mais tu vois, le monde est plus clean
Tu as enlevé toutes ces feuilles mortes
Tu ne pointes plus du doigt ta voisine
Et tu as balayé devant ta porte
Devant ta porte, les feuilles mortes
Devant ta porte, les feuilles mortes
Et chaque fois les feuilles mortes
Te rappelle à mon souvenir
Jour après jour mes amours mortes
N'en finissent pas de mourir
|
||||
3. |
Le système
04:45
|
|||
Avec des si... On mettrait Paris
Avec des si... On reste assis sur notre belle démocratie
Avec des si... On a tous grossi, calmés à la pharmacie
Avec des si... C'est pas sexy, mais c'est le système
Mais c'est le système, c'est le système, le système
Et pendant ce temps-là, c'est la télé qui m'ouvre les veines
Elle m'abreuve d'images, de tristesses et de peines
Et mon sang coule à flots, de mes bras, de mes yeux
Je suis née hier et pourtant, déjà, je suis vieux
Car il s'est emparé de moi, il a posé ses chaînes
Et sans y prendre garde, je suis devenue Diogène
Au fond, j'ai même plus la force de me trouver odieux
Alors, comme d’habitude, je vais accuser les Dieux
Pourri par la politique, je montre du doigt la Roumaine
Sûr que je voudrais un bonne guerre israélo-syrienne
Nous sommes en train de devenir une sorte de sous-espèce
Bien à l’abri derrière les murs cérébraux de la forteresse
Ils ont réussi à nous faire croire que c'est bientôt l’éden
C'est comme donner une caisse de whisky aux Cheyennes
Toute cette virtualité me met dans un tel état de faiblesse
Que je tremble en voyant ton sexe, car la réalité me blesse
Avec des si... On reste assis sur notre belle démocratie
Avec des si... On a tous grossi, calmés à la pharmacie
Avec des si... C'est pas sexy mais c'est le système
Mais c'est le système, c'est le système, le système
Où sont passés mes rêves d'être écolo dans les Cévennes
Je suis tellement empoisonné par la révolution urbaine
Que la seule chose que je vois encore, c'est la publicité
Comme un aveugle, me laisser guider pour être formaté
Je sais que dans l'eau que je bois, il y a des benzotoluene
Mais le président a dit de sauver l’économie américaine
Ce qui justifie totalement que je sois surexploité
Sur ma machine comme un zombi, les pupilles dilatées
Travail, famille, patrie, mais surtout travail à la chaîne
La famille et la patrie ont besoin des usines Citroën
Je sais au fond de moi que j'engraisse la finance
Je suis tenu en laisse de la main ferme de l’abstinence
Dans un dernier sursaut, je tente de changer de chaîne
Mais si je suis tout seul, ma prise de conscience est vaine
Alors, je suis envahi par la douleur de la clairvoyance
Et je préfère fermer les yeux sur toutes les conséquences
Avec des si... On reste assis sur notre belle démocratie
Avec des si... On a tous grossi, calmés à la pharmacie
Avec des si... C'est pas sexy mais c'est le système
Mais c'est le système, c'est le système, le système
Je regarde bien installé le pillage des réserves africaines
Dans mon verre de pinard, je remets trois ibuprofènes
Je vois bien dans tes yeux que tu attendais autre chose
Que de passer toute ta vie à attendre la ménopause
Et quand je serais saoul, tu vas encore, toi la vilaine
Prendre plein ta gueule comme chaque fin de semaine
Et je vois sous mes coups, sous tes paupières closes
Le même rêve mourir, la vie, l'amour qui se nécrosent
Mais je vais peut-être arrêter avec ma belle rengaine
Faut quand même qu'on finisse d'exterminer les Tchétchènes
Et puis c'est quoi toutes ces pensées, tous ces états d'âme
Je ne suis coupable de rien, alors pourquoi je me blâme
En plus, je sens bien que toutes ces idées sont pathogènes
Il faut vite avant qu'elle ne germe en écraser la graine
Pas de parano mes amis et surtout pas de psychodrame
Laissons juste l'enfer nous caresser de ses flammes
|
||||
4. |
Je ne suis pas sûr
04:50
|
|||
Si je vous parlais un peu de moi.
Je ne suis pas sur, pas sûr de moi
Je ne suis pas mûr, bien trop en émoi
Excusez-moi pour ce côté insécur
Mais je me noie dans mon clair-obscur
Toujours les mêmes questions qui reviennent sans cesse
Toujours la remise en question qui me met en stress
Certains disent faiblesse et se prennent pour des champions
Là où certains professent, moi je dis introspection
Je ne suis sur de rien toujours dans l'interrogation
Un caractère aérien qui cherche les initiations
Manque d'identification et travers baudelairien
Je préfère l'hésitation quitte à être saturnien
J'aime être dans le doute, comme un vieil historien
J'aime être en déroute, de la vie un théoricien
Je suis moitié chrétien et paumé comme un scout
Abandonné comme un chien au bord de l'autoroute
Pour voir si ça cicatrise, sans cesse je gratte la croûte
Je cherche le sens de la brise, alors que je voyage en soute
Je suis toujours à l'écoute et mes silences génèrent la crise
Je réponds au compte goutte après une profonde analyse
J'aime la psychologie et farfouiller dans mes valises
Je pratique l'hésitologie avec une mine indécise
Je fais une contre-expertise à la moindre analogie
Et je finis en strip-tease sur ma généalogie
Je suis soi-disant égoïste, alors que je fais l'apologie
De mon coté féministe qui passe pour une pathologie
J'aime la spéléologie et je pratique le hors-piste
Car ma morphologie est bien adaptée pour le fist
Je vais vous parler un peu de moi
Un tout petit peu
Ramer à contre-courant et être perfectionniste
Tenter d'être cohérent avec mon discours anarchiste
Être aussi un peu chimiste et puis au demeurant
Devenir le spécialiste de certains médicaments
Car ce n'est pas facile d'avancer dans ces flottements
Montrer mon meilleur profil malgré les tâtonnements
Ça demande un engagement de vouloir rester fragile
Un perpétuel affrontement avec mon côté imbécile
Car de l'émotionnel, je suis un hémophile
Et chaque fois qu'elle, je vois ma vie qui défile
Dés qu'elle bat des cils, elle, la bête ou la belle
Ça me fige comme un fossile et ça me coupe les ailes
J'ai des visions de noyade, des peurs pulsionnelles
Les certitudes en saccades, l'indécision exponentielle
Tout ce qui est habituel tombe en dégringolade
Sur tout ce qui est sensuel, je mets de la pommade
J'ai essayé toutes les cames, mais je me suis trompé de croisade
Ça favorise l'amalgame, c'est une putain de mascarade
Et comme Shéhérazade qui la millième nuit te glisse une lame
Dans ma tête, c'était Bagdad et ça tournait au psychodrame
Je dois garder mon sang-froid, faut pas que je m'enflamme
Sur mon aorte un doigt en guise d'électrocardiogramme
Non pas que je me blâme, mais je ne suis pas en bois
Et le lorazépam ça me fout un peu les fois
C'est pour ça que ma route est faites de ce que je crois
Je glorifie le doute, c'est en lui que j'ai foi
Croire ce que je vois est un truc qui me coûte
Et je demanderais pourquoi, jusqu'à faire un burn-out
Des théories en quinconce quitte à frôler la banqueroute
Pour avoir des réponses, j'irais jusqu'au Nunavut
Mes pattes de mammouth je les dois à la défonce
Mais faut pas que j'en rajoute et jamais je ne renonce
Il me reste un peu de bon sens, à peu près une once
J'ai mal à mon innocence et les sourcils, je fronce
De ma vie la bande-annonce, je regarde avec méfiance
Empêtré dans les ronces de mes propres croyances
Le recul est nécessaire et ce n'est pas une déviance
Je suis mon adversaire et j'agis dans l'urgence
Je cherche une intelligence, pleine, chaude et entière
Je fuis l’indifférence et sa froideur glaciaire
Mes affres sont une porte où coule une rivière
Des réponses qui avortent, des trous dans le gruyère
Je suis cette prière, ces questions qui m'emportent
Je suis ce mal sincère qui me fait bonne escorte
À jamais au printemps, je compte mes amours mortes
Et même sans faux-fuyant, je ferais toujours en sorte
Que la pression soit forte comme un sable mouvent
Et finalement peu importe si je reste adolescent
Voilà, vous savez tout
Je vous ais parlé un peu de moi
Je ne suis pas sur, pas sûr de moi
Je ne suis pas mûr, bien trop en émoi
Excusez-moi pour ce côté insécur
Mais je me noie dans mon clair-obscur
|
||||
5. |
||||
Sur le fil tendu de ma vie, je marche en cherchant l'équilibre
Aujourd'hui, je donne mon préavis, dans chaque main un calibre
Je voudrais juste être libre, mais les étiquettes m'ont suivie
Et je n'ai jamais eu la fibre du bien-pensant, de l'asservi
Un coté noir un coté blanc et au final tout devient gris
Je veux m'embrasser en tremblant, aligner ma géométrie
Joindre les mains dans un cri et expulser mes faux-semblants
Transmettre tout ça par écrit, même si ça peut être troublant
J’ai ce côté un peu triste parce que le combat est souffrant
J'ai quelques fois quitté la piste, je me suis effondré en pleurant
Aujourd'hui mon carburant, c'est refuser d'être égoïste
Avec vous, je dois être franc, je veux être un punk féministe
Certains mecs confondent l'amour et la recherche du gaz de schiste
Et bien d'autres font la cour en pensant que les femmes sont cibistes
Moi, je suis un monothéiste et mon dieu ce n'est pas Zemmour
Ma déesse est une anarchiste et elle à le sens de l'humour
X Y sont mes chromosomes, ça ne fait pas de moi un vautour
Je ne braque pas mon magnum sur toutes les doubles X qui m'entourent
Je ne fais pas le concours de la dose de testostérone
Et je trouve ça plutôt lourd pour une définition de l'homme
Alors je vis mal l'amalgame, j'ai un gros poids sur le sternum
Dans mon cœur, c'est comme une lame, dans mon esprit c'est un fantôme
Un requin dans mon aquarium, au coin de mon œil une larme
Je veux chasser de mon royaume cet homme qui salit mon âme
À vouloir garder le pouvoir quitte à vous déclarer haram
Les mâles ont perdu la mémoire, oubliés que leurs mères sont des femmes
Mais il n'y a pas que l'Islam qui vous prend pour un accessoire
Pour les cathos Eve l'infâme a joué le rôle de la bonne poire
Je suis donc anti-religion, je crache sur leur purgatoire
Ils parlent de purifications, mais ce n'est qu'un défouloir
Je veux laver mon désespoir et préparer la rébellion
Je veux retrouver la mémoire dans un flot de menstruations
Je fais des rêves somatique qui entretiennent l'humiliation
Et tous ces connards sarcastique me donnent des hallucinations
Ils qualifient d'exhibition un acte qui est politique
Vous devez cacher vos tétons pour la censure démocratique
Ce qui me rend déterminé, c'est l'impact traumatique
Avec ce que vous subissez, moi, je suis un empathique
Je commets des actes poétique pour tenter de l'expulser
Avant que mon coté fanatique finisse par l'emporter
Alors les vannes douteuses, le sois disant second degré
L'ironie à la tronçonneuse qui essaye de nous faire marrer
À ceux qui s'amusent à jouer avec cette fièvre aphteuse
Qui comparent la féminité à une maladie honteuse
Je leur souhaite des œdèmes et la langue cancéreuse
Que mes mots soit une crème qui rendent leurs lèvres silencieuses
Pour que les phrases vicieuses, pour que tous ces blasphèmes
Pour qu'à ces idées gangreneuses, on apporte des chrysanthèmes
Que dire de notre justice, elle qui fait le grand chelem
Du patriarcat la complice elle distribue les doubles peines
C'est toujours la même rengaine pourquoi la valeur d'un pénis
Dans notre corrompu système vaut cent fois celle d'un clitoris
Le viol n'est qu'une broutille dans la bouche de la police
En jean ou en bas résille, c'est pas normal que tu subisses
Leur domination, leur vice et leurs attaques en escadrille
Dis-leur, toi mon agitatrice, ma fierté, mon sang, ma fille
Bonjour, je m'appelle Emma et je vais cracher ma pastille
Si le monde est une corrida, je ne suis pas un taureau de Séville
Je veux bien être gentille, mais je ne serais jamais geisha
Et je pars carrément en vrille quand on ne me respecte pas
Pour ce qui est du féminisme, le professeur, c'est mon papa
Quand je subis du sexisme, je passe direct en mode Sofia
7 fois, je lève mon doigt, c'est devenu un automatisme
Il est mon meilleur soldat, direct dans le cul du machisme
Quand je vois ce pauvre ado gravement atteint de priapisme
Courir regarder dans le dico, car il souffre aussi d'illettrisme
Me traiter de pute par snobisme et puis faire son cocorico
Car il propage aussi le racisme preuve qu'il n'a pas de cerveau
Puis constater l’impunité mise en place par le dirlo
Contrôler l’agressivité qui pourrait étrangler mes mots
Car les gens dont c'est le boulot me demandent d'approuver
Les excuses cherchées au salaud qui vient de m’agresser
Après vous connaissez l'histoire, tous les jours, on est harcelées
Ce monde est une vaste foire où il y a beaucoup d'enfoirés
Et si vous voulez nous aider et nous donner de l'espoir
Il va falloir vous en mêler et descendre de votre perchoir
Moi, je dirais aux pères de lâcher un peu le pouvoir
Pour l'éducation, les mères revoyez un peu vos devoirs
Les hommes balayez le trottoir et ne soyez pas amer
Et les femmes écrivez l'histoire en évitant le mot guerre
On vous remet la dernière couche pour allumer la lumière
Et après, on fermera nos bouches et aussi nos paupières
Qui ne dit mot consent, qui ne dit mot consent
Elle avait treize ans et elle est restée muette
Au fond de la cave, elle n'a fait aucun mouvement
Ils étaient cinq, ils ont fait d'elle une marionnette
Qui ne dit mot consent, qui ne dit mot consent
Toujours sans un mot, elle est sortie en miette
Et quand elle a osé réclamer un châtiment
Notre incompétente justice lui a mis perpète
Sous de fallacieux prétextes, qui ne dit mot consent
Son silence dans ce contexte est devenu un consentement
Alors, les tapeurs de 06, les frotteurs dans le métro,
Les violeurs, les violents, les pervers, les agressifs,
Les narcissiques, les barbus, les manifs pour tous,
Les petits chefs, les fachos, les flics, les juges
Pas de fallacieux prétextes, qui ne dit mot consent
Le silence dans ce contexte devient un consentement
Qui ne dit mot consent, qui ne dit mot consent
Il avait trente-cinq ans et il n'a pas bougé
Il entendait les cris, les coups, les hurlements
Muré dans son silence, il est resté figé
Qui ne dit mot consent, qui ne dit mot consent
Jusqu'au jour où sa voisine a été tuée
Torturée par son mari, alcoolique et violent
Et chaque nuit, il l'entend encore crier
Sous de fallacieux prétextes, qui ne dit mot consent
Son silence dans ce contexte est devenu un consentement
Alors, les passants, les témoins, les gens, les clients
Les voisins, les collègues, les grands frères, les parents
Les usagers du métro et ceux qui prennent le bus,
Les ados de la campagne et ceux de la cité, les flics, les juges
Pas de fallacieux prétextes, qui ne dit mot consent
Le silence dans ce contexte devient un consentement
Notre silence dans ce contexte devient un consentement.
Alors à ceux et celles qui considèrent qu'être féministe est une faiblesse et que ce combat est inutile, que cette parole ne devrait pas être portée, je dirais simplement ceci : en France en 2018 tous les trois jours une femme meurt sous les coups de son conjoint ou ex conjoint, en France, toutes les sept minutes une femme se fait violer, 90 % des plaintes pour viol sont classées sans suite et seulement 10 % aboutissent
Une femme sur cinq déclare avoir été violée au cours de sa vie, sept femmes sur dix déclarent avoir subi des violences conjugales, 100 % des femmes qui prennent les transports publics parisiens ont été harcelées au moins une fois et en France au bout du compte, seulement dix % des victimes portent plainte, seulement dix %, dix %.
L'égalité commence en chacun de nous et le féminisme est l'ultime étape pour l'égalité entre les êtres humains, tant que l'égalité homme/femme ne sera pas pleinement réalisée, il y aura de la violence, des guerres, du racisme, des religions manipulatrices, des politiques de merde et les prédateurs, les tordus et les malades de tout bord continueront à s'en donner à cœur joie avec notre tacite bénédiction.
Notre silence dans ce contexte devient un consentement.
L'égalité commence en chacun de nous et je ne suis rien de plus et rien de moins que toi, je ne suis rien de plus et rien de moins qu'une femme, je ne suis rien de plus et rien de moins qu'un homme, je ne suis rien d'autre qu'un mammifère doté d'un tout petit brin d'humanité et si avec ces mots, je peux toucher quelques cœurs, alors je n'aurai pas perdu mon temps.
L'égalité commence en chacun de nous et c'est pour ça que
Sur le fil tendu de ma vie, je marche en cherchant l'équilibre
Aujourd'hui, je donne mon préavis, dans chaque main un calibre
Je voudrais juste être libre, mais les étiquettes m'ont suivie
Et je n'ai jamais eu la fibre du bien-pensant, de l'asservi
Un coté noir un coté blanc et au final tout devient gris
Je veux m'embrasser en tremblant, aligner ma géométrie
Joindre les mains dans un cri et expulser mes faux-semblants
Transmettre tout ça par écrit, même si ça peut être troublant
|
||||
6. |
J'avance
04:58
|
|||
Merci d'avoir mis sur ma route
Chaque jour une nouvelle épreuve
Tous ces obstacles et ces doutes
Ont fait de mes larmes un fleuve
Merci de toutes ces souffrances
Qui ont fini par me rendre libre
C'est ce qu'on appelle l'expérience
Sagesse, maturité, équilibre
Merci aux cons d'avoir été nombreux
À mettre des embûches sur mon chemin
Puants, vicieux, moches et coléreux
Vous avez tous parié sur mon déclin
Merci pour tout vos coup bas
Ils m'ont énormément enseigné
J'ai trébuché à chaque pas
Et mon autonomie, j'ai gagné
J'avance à coups de claques dans la gueule, à coups-de-poings
J'avance à coups de couteau dans le dos, dans le cœur
J'avance malgré les coups de boule et j’accélère sur les coups de douze
J'avance
Merci mes amis d'avoir été si patients
Fidèles et compréhensifs
Désespérément conscients
Et pourtant jamais agressifs
Merci d'avoir été honnête
Jusqu'à en devenir chiant
Parfois jeté aux oubliettes
Tellement vous étiez clairvoyant
Merci mes amours de m'avoir tant aimé
Même souvent jusqu'à la haine
Finissant toujours par me blâmer
Et par m'offrir des chrysanthèmes
Merci aussi de m'avoir menti
Pour mieux pouvoir me tromper
Toutes vos promesses trahies
Ont fait de moi un éveillé
J'avance à coups de batte de base-ball, à grands coups de pied au cul
J'avance malgré les coups de pute les sales coups les coups bas
J'avance même si ça me donne des coups de vieux, des coups de chaud
J'avance
Merci à touts les petits tracas
Qui tous les jours pourrissent ma vie
Grâce à vous ma perestroïka
Est l'instrument de ma survie
Merci de continuer tous les jours
À me donner ma dose d'emmerdes
Vous renforcez mon humour
Vous relevez mon verbe
Merci à toi de m'avoir rendu fou
Merci à toi que je ne citerais pas
J'ai hurlé comme un loup-garou
Et je suis enfin devenu « moi »
Merci de m'avoir poussé à bout
Tu as fait naître une vérité
Dans ma chaussure plus de cailloux
Le résultat, ma liberté
J'avance au coup par coup, à genoux, avec un coup dans l'aile
J'avance même quand j'ai le coup de barre, car ça vaut toujours le coup
J'avance même en cas de coup dur et coup de théâtre, je suis toujours debout
J'avance, j'avance
|
||||
7. |
La colère et le dégout
04:30
|
|||
J'ai le dégoût de cette société de consommation
Elle fait de nous des cons sans actions
La publicité nous agresse sans sommation
Et notre avidité engraisse leurs équations
En mettant nos gosses devant la télévision
On fabrique des futurs cassos sous perfusion
Une génération inféconde privé d'illusion
De ce nouveau monde, il n'y a pas d'évasion
Il va falloir démonter le système de l’intérieur
Aller se confronter à nos propres peurs
Porter des déguisements de riches investisseurs
Devenir son amant et sentir le goût de sa sueur
Attaquer en sous-marin, aller taper en profondeur
Glisser au creux de ses reins, lentement tout en douceur
Et puis là d'un coup sec, renverser la vapeur
Mettre le mat en échec et lui percer le cœur
Déboulonner les élites ne sera pas chose facile
Pour briser le monolithe, il faut des lance-missiles
Car ceux qui ont le pouvoir jouent toujours à domicile
Ils sont la préhistoire, agrippés comme des fossiles
Ils mordent à pleines dents comme des crocodiles
Mais le point faible des géants, c'est leurs pieds d'argile
À peine égratignés et les voilà fragiles
Car leur cupidité les a rendus hémophiles
J'ai la colère, je tape de la blanche pour l'anesthésie
Je ne suis bientôt plus étanche, mais je n'ai pas d'amnésie
Je sais que mon mode de pensée est une putain d'hérésie
Mais leur télé réalité allume plus qu'un extazy
Quand je vois tous ces gamins dans une espèce de frénésie
Manipulés comme des pantins par ces nouveaux nazis
J'ai envie de relire Baudelaire, de me soigner à la poésie
Avant de devenir bipolaire et de faire parler mon uzi
Je vous parle de mon flingue, car collectif est le suicide
C'est pire que la seringue, de l'esprit, c'est un génocide
Le télé-achat brûle les neurones, efficace comme l'acide
Les écrans nous empoisonnent, ils sont pires qu'un pesticide
Les cartes bleues ronronnent et pour ceux qui restent lucides
Il faut changer la donne et se protéger la thyroïde
Ne pas se laisser trépaner ni transformer en androïdes
Téléguidé par les banquiers et leur constant besoin de liquide
Et pendant que je vous dis ça, les politiques tapent dans la caisse
Ils noient le poisson à coup de blabla, ils nous font de belles promesses
Ils caressent les bilderberg et ils soignent leurs business
On ne voit que le sommet de l'iceberg, que le logo des grosses Mercedes
Ils ne veulent pas de trouble-fêtes qui viendraient gâcher la grand-messe
Alors, ils nous laissent quelques miettes et nous jettent une ou deux pièces
Mais les cafards et les crevards et toutes les sous-espèces
Vont bientôt surgir du brouillard et prendre d'assaut la forteresse
J'ai le dégoût, mais les rats et les habitants du dessous
Organisés en guérilla commencent à sortir des égouts
Ils ont envie de bouffer, d'être invités au barbecue
Bien décidés à se goinfrer, sans scrupules et sans tabous
Ceux qu'on appelle les gueux, les suceurs de cailloux
Ils ne croient plus en Dieu, n'écoutent plus les gourous
Tous les coups sont permis, il n'y a plus de garde-fous
Plus nombreux que des fourmis et affamés comme des loups
Si l'homme est un loup pour l'homme, nous voilà donc cannibale
De la vérité voilà le sérum, tout ce système est féodal
Petit à petit, avec leurs lois, la lobotomie devient légale
J'espère que comme moi, vous préservez vos encéphales
Car voici venu le moment de décapiter le capital
Nous avons bien trop longtemps muselé notre fringale
Pour une maigre ration, nous avons baissé nos futals
Et au nom de la nation, subi leurs agressions rectales
La Bastille est devenue une place, les prisons sont dans nos têtes
Et aujourd'hui tous les palaces sont protégés par la grande muette
La police en chair à canon organise pour eux le racket
Ils augmentent la pression, mais pas les salaires, ni les retraites
Crédit à la consommation pour aller acheter trois canettes
Les banques ramassent le pognon, puis ils nous la mettent en levrette
La limite est dépassée, on a assez fait causette
Il faut maintenant aller chercher, notre part de la galette
J'ai la colère, je n'ai pas le moral et la morale me fait vomir
Je voudrais faire un beau final, mais mon cerveau me fait souffrir
Je vais être un peu théâtral, mais il faut bien savoir partir
Je sais que ça me sera fatal, mais je suis heureux de vous dire
Que je ne veux plus être le vassal de tous ces putains de vampires
Ne plus voir leurs regards glacials, ni entendre leurs éclats de rire
Même s'ils me mettent au pal, ça sera un beau jour pour mourir
Et sur ma pierre tombale, je vous demande de ne rien écrire
|
||||
8. |
||||
J'aime les gens qui doutent
Les gens qui trop écoutent
Leur cœur se balancer
J'aime les gens qui disent
Et qui se contredisent
Et sans se dénoncer
J'aime les gens qui tremblent
Que parfois ils nous semblent
Capables de juger
J'aime les gens qui passent
Moitié dans leurs godasses
Et moitié à côté
J'aime leur petite chanson
Même s'ils passent pour des cons
J'aime ceux qui paniquent
Ceux qui sont pas logiques
Enfin, pas "comme il faut"
Ceux qui, avec leurs chaînes
Pour pas que ça nous gêne
Font un bruit de grelot
Ceux qui n'auront pas honte
De n'être au bout du compte
Que des ratés du cœur
Pour n'avoir pas su dire
Délivrez-nous du pire
Et gardez le meilleur
J'aime leur petite chanson
Même s'ils passent pour des cons
J'aime les gens qui n'osent
S'approprier les choses
Encore moins les gens
Ceux qui veulent bien n'être
Qu'une simple fenêtre
Pour les yeux des enfants
Ceux qui sans oriflamme
Et daltoniens de l'âme
Ignorent les couleurs
Ceux qui sont assez poires
Pour que jamais l'histoire
Leur rende les honneurs
J'aime leur petite chanson
Même s'ils passent pour des cons
J'aime les gens qui doutent
Mais voudraient qu'on leur foute
La paix de temps en temps
Et qu'on ne les malmène
Jamais quand ils promènent
Leurs automnes au printemps
Qu'on leur dise que l'âme
Fait de plus belles flammes
Que tous ces tristes culs
Et qu'on les remercie
Qu'on leur dise, on leur crie
Merci d'avoir vécu
Merci pour la tendresse
Et tant pis pour vos fesses
Qui ont fait ce qu'elles ont pu
|
||||
9. |
Je ne vois rien
03:54
|
|||
Je ne vois rien, je n'entends rien, je ne dis rien.
Je suis comme les trois singes, mais ce n'est pas de la sagesse
Je ne vois rien, je n'entends rien, je ne dis rien, j'encaisse
Je ne lave pas mon linge sale en famille, ni ne me confesse
Je fais semblant de rien, je laisse glisser sur mes fesses
Les contrôles au faciès, parce que trop typé ivoirien
Les clochards qu'on ignore, parce que trop parisien
Tous ces beaux CRS qui justifient leurs salaires moyens
Et tous ces maigres corps qui vers moi tendent la main
Les réfugiés syriens qui s'entassent gare du nord
Les cortèges des barbus et l'ombre des tchadors
Les fachos, les gens bien et leurs drapeaux tricolores
Tous ces sous-entendus, toutes ces taches dans le décor
Les femmes frappées à mort et la justice ambiguë
Les enfants qu'on viole, les sévices, les abus
Les pornos toujours plus gore et tous ces corps vendu
Les prépubères en sex-symbol dans tous ces clips tordus
Je ne vois rien, je n'entend rien, je ne dis rien.
Je suis comme les trois singes, mais je prends de l’aldol
Rien voir, rien entendre, rien dire, noyé dans l'alcool
Le feu dans les méninges, je ne tiens plus sur mes guibolles
Je ne peux plus rien défendre, j'ai cassé ma boussole
La jeunesse qui devient folle au bord d'un monde en cendre
Toutes ces vies qui basculent, pour un regard se faire descendre
Le feu dans les écoles, car il n'y a plus rien à apprendre
Tous ces marchands de pilules qui disent qu'il faut se détendre
Tout ce qu'on veut nous vendre, tous ces objets ridicules
La crème qui rend plus belle, la publicité qui manipule
Tout ce purin qu'il faut répandre, toutes ces nanoparticules
Les rues pleines de poubelles, l'humain qui capitule
Ces milliers de véhicules, cette orgie de matériel
La mutation de la nature en un complexe industriel
Puis les alertes canicules, les arrêtés ministériels
Cette nouvelle dictature qui est gérée par un logiciel
Je ne vois rien, je n'entend rien, je ne dis rien.
Je suis comme les trois singes et ça devient une culture
Je n'ai rien vu, rien entendu, je ne dis rien, je me torture
Je suis sur la planète des singes, des hommes une caricature
De l'égoïsme un assidu, en train de devenir une ordure
Toutes ces consciences immatures, tous ces cœurs exigus
Toutes ces pauvres religions qui prêchent des convaincus
Avec leurs idées obscures et leurs langues fourchues
Les attrapes couillons et leurs messages corrompus
De ce qui me rend confus et qui empêche ma rébellion
De ce qui me laisse indifférent et qui entretient ma soumission
De ce que j'ai dans le cul et qui fait de moi un champion
Car je suis dans l'aveuglement, les boules Quies et les baillons
Je revendique ma sédation, je réclame ma dose de calmant
Je ne veux rien voir, rien entendre et ne plus desserrer les dents
Je veux une confirmation de l'euthanasie de mon jugement
Enfin arrêter de me répandre et laisser tranquille vos tympans
|
||||
10. |
||||
Approchez, approchez, mesdames et messieurs
Entrez, entrez, n'ayez pas peur
Pour vous, ce soir, de l'extraordinaire, du sensationnel, du phénoménal,
Et oui toutes les nuits, toutes les nuits c'est la même histoire
Juste un peu après minuit, lorsque se termine la foire
Je desserre enfin les mâchoires, fini de faire rire pour aujourd'hui
Et c'est là que je me mets à boire, pour oublier ce que je suis
Avec un vieux mouchoir, j’efface mes grimaces
Mes yeux redeviennent noirs et la réalité reprend sa place
Je quitte mes grosses godasses, je remets mon nez rouge au placard
Et la tristesse retrouve ma face, quand je me regarde dans le miroir
Je suis un triste, un triste clown
Je quitte la piste, je tombe le masque
Je suis un freaks, un métal clown
J'aime les fixs et les contrastes
Des cicatrices à coup de tôle
Je suis Boris ou bien Jason
Mon dentifrice, c'est du pétrole
Le sacrifice « show must go on »
Je suis un super bouffon, mais pas un enfant de la balle
Je touche bientôt le fond tout en rêvant d'être une étoile
Je voudrais tirer les voiles, mettre ma tête dans le guidon
Ne plus entendre claquer les toiles lorsqu'elles sont en hayons
Mais quand j’entends les cymbales, les cris, les applaudissements
Je ressens un truc viscéral qui est comme un médicament
Je sais que je suis dépendant et que ça me sera fatal
Alors, je serre les dents et je me rince la gueule au gas-oil
Tous les soirs, je frôle l'accident, mais c'est ce qu'ils viennent voir
Ils attendent de voir mon sang, prêt à me donner un bon pourboire
Après le final en fondu au noir, c'est le silence abrutissant
Je retourne au calice, au ciboire, chanter ma messe d'enterrement
Et je noie mon désespoir en buvant jusqu'à plus soif
Je m'accroche au comptoir, je signe quelques autographes
Je reluque les gazelles, les girafes et je salive sur leurs nibards
Je me vois faire sauter les agrafes, mais je finis toujours en clébard
Je me réveille dans les affres
Dans des états gravos
Avec des nouvelles balafres
Et plein de jolies bosses
Des maux de crâne féroce
Comme dans un bathyscaphe
Je visite les basses-fosses
J'affole les sismographes
Je suis un peu dans le pathos, mais mon âme n'est plus en fer
J'ai laissé derrière moi le gosse, pour vous suivre jusqu'en enfer
Dans la joie, j'ai souffert, j'ai entendu craquer mes os
Sous cette immense sphère avec toi, Archaos
Je me suis fait des frères, des mères et des sœurs
Avec des kilomètres de bière et des litres de sueurs
Déguisant notre fureur, on s'exposait sous la lumière
Là où on n'avait pas peur, sous le chapiteau, le sanctuaire
En apprenti cascadeur, cramant notre peau sur le goudron
Il était notre tatoueur et ça faisait rire Pierrot Bidon
Sur nos scarifications, on mettait des bouts de gaffer
Une grande épilation pour hurler tous en cœur
On avait la vocation pour se faire estropier
Et puis aucune inhibition pour ce qui est du danger
Pour se faire tronçonner, il faut une certaine passion
J'ai failli y laisser le nez et être beau comme un camion
Aujourd'hui, je garde mes regrets, les bons souvenirs, les larmes, le sang
Et je transmets mes amitiés à tous ceux partis dans le néant
Car ils sont là, là-dedans, ils sont comme un engrais
Et à vous tous encore vivants, comment vous dire en un couplet
Je suis un clown essoufflé, un vieux bouinax exaspérant
Je n’ai jamais arrêté de râler, mais maintenant, c'est en chantant
Je n'aime pas bien les divans, je ne vais pas tout déballer
Je peux dire qu'en vous aimant, je me suis un peu sauvé
Je suis un triste, un triste clown
Je quitte la piste, je tombe le masque
Je suis un freaks, un métal clown
J'aime les fixs et les contrastes
Des cicatrices à coup de tôle
Je suis Boris ou bien Jason
Mon dentifrice, c'est du pétrole
Le sacrifice « show must go on »
|
||||
11. |
Sous France
04:00
|
|||
Je suis en souffrance, je suis dans la Sous-France
Celle d'en bas, là où on souffre en silence
La souffrance, les hommes en sous-traitance
La sous-programmation de notre obsolescence
Désolé monsieur, il manque le formulaire numéro trois
Du coup, ça ne vas être possible d'actualiser vos droits
J'entends bien monsieur que vous nous l'avez envoyé trois fois
Mais là, tout ce que je peux vous dire, c'est que je ne l'ai pas
Attendez, ne quittez pas, je vais demander à ma responsable
Je vous confirme que vos prestations ne sont pas renouvelables
Vous pouvez essayer d'effectuer une demande de recours amiable
En espérant que vous recevrez une réponse qui vous sera favorable
Désolé monsieur, nous n'avons pas reçu votre déclaration trimestrielle
Et en ce moment nous avons une panne générale de logiciel
Je ne peux voir votre dossier que de manière très partielle
Du coup je ne peux que vous proposer de renouveler votre appel
Et je vous confirme que nous avons bloqué les versements
Oui monsieur, de votre RSA et aussi de votre aide au logement
Car nous ne pouvons pas calculer précisément les montants
Sans votre déclaration, tout votre dossier est en suspend
Je suis en souffrance, je suis dans la Sous-France
Désolé monsieur, mais vous avez changé de tranche d'imposition
Vous pouvez toujours essayer de faire une réclamation
N'oubliez pas de joindre votre formulaire de taxe d'habitation
Et au cas où, vous pouvez aussi demander une médiation
Je vous présente toutes nos excuses pour ce malentendu
Sur le montant exact de votre impôt sur le revenu
Et je vous conseille vivement de payer les sommes dues
Car les prélèvements ne seront en aucun cas suspendus
Désolé monsieur, mais si votre carte vous refuse un retrait
C'est que votre compte n'est pas suffisamment approvisionné
Je vois bien que vous avez déposé votre salaire de juillet
Mais vous aviez un découvert et il a tout juste suffit à combler
Votre conseiller vous proposera sûrement un crédit à la consommation
À moins que vous ne décidiez de vendre vos toutes dernières actions
Même si elles ont baissé de 28 % depuis notre dernière fusion
Ensemble, nous allons certainement trouver des solutions
Je suis en souffrance, je suis dans la Sous-France
Celle d'en bas, là ou il n'y a plus d'espérance
Plein d'incohérence dans un sous-terrain en errance
Avec les sous-hommes à qui on fait offense
Désolé monsieur, mais il va falloir envoyer vos feuilles de maladie
Ou bien passez mais, nous sommes fermer cette après-midi
Après sinon, vous pouvez essayer de nous recontacter lundi
Faites attention parce que nous fermons à quatre heures et demie
Est ce que c'est pour vous le remboursement ou pour votre conjoint
Parce que s'il n'est pas sur votre carte vitale ça sert à rien
Je sais monsieur que vous avez fait l'avance pour les soins
Mais là, il va falloir voir ça directement avec votre praticien
Désolé monsieur, mais nous allons avoir besoin de votre déclaration
Et de toutes les factures de ce qui a disparu dans votre habitation
N'oubliez pas d'envoyer tout ça avec accusé de réception
Faute de quoi nous ne pourrons pas calculer votre indemnisation
Et en ce qui concerne la suite légale de la procédure
J'espère que vous aviez posé sur vos portes les bonnes serrures
Que vous avez bien lu le paragraphe garanties à exclure
Et que vous nous aviez renvoyer le contrat avec votre signature
Je suis en souffrance, je suis dans la Sous-France
Celle d'en bas, là ou ça sent bien le rance
La souffrance qui entretient les dépendances
Avec le sous-monde qui se saoule à outrance
|
||||
12. |
J'essaye encore
05:04
|
|||
J'essaye encore de dire, je t'aime, mais j'en suis bien incapable
Même mes kilomètres de poèmes ne me rendraient pas défendable
Je me sens un peu coupable, j'ai presque ressenti de la haine
Je suis simplement le comptable de ces océans de peine
Je soigne mon côté asocial sur les réseaux sociaux
Cachant mon problème mental sous un beau scénario
C'est peut-être un peu idiot, mais le monde me fait mal
Un peu comme un caillot dans le système cérébral
Un bug dans la matrice, des bruits de trains qui déraillent
Sur mon cortex une varice et le programme écrit en braille
Dans ma bouche de la limaille et des visions castratrices
Je porte le masque d'Hannibal qui m'interdit ton clitoris
Je suis presque paralysé, je rêve à la douceur de tes cuisses
Comme un puceau égaré qui se planque dans les coulisses
J'observe depuis les abysses, dans la profonde obscurité
Toi merveilleuse, tu es Alice et moi, je suis le chapelier
C'est une torture psychologique qui me vient d'un lointain passé
Une épine généalogique qui m’empêche d'avancer
Plus je cherche à l'arracher, plus la douleur devient physique
Et je replonge dans le bourbier de l'accoutumance aux antalgiques
Je n'ai jamais trouvé la sortie, je n'ai jamais été héroïque
Je me complais introverti dans des flagellations bibliques
C'est une dévastation psychique ou tout est lentement perverti
Je distille dans mon alambic de l'huile essentielle d'abruti
Parfois, je regarde vers les cieux et je demande l'amnistie
Je reste un moment silencieux et je me fais tout petit
Mais je ne ressens pas l'empathie que devrais me témoigner Dieu
J'ai pourtant été bien gentil et du coup ça me rend furieux
Alors, un instant, je deviens tordu, je dirais même un peu vicieux
Je trouve presque que ça pue, mais voilà, mesdames, messieurs
Malgré que ça soit laborieux de me sortir les doigts du cul
Si je veux être victorieux, je dois mettre mon âme a nue
Dans l'ordre je fais le ménage, les bœufs vont devant la charrue
Et après un bon petit ramonage, je me sens déjà moins confus
Quand ma terre est entretenue, quand je fais un peu de jardinage
Je retrouve peu à peu la vue et le souvenir de son doux visage
Je veux encore te dire, je t'aime, je veux en être capable
J'ai brûlé tous mes poèmes, ils ne décrivaient pas l'inavouable
Je ne me sens plus coupable, je ne ressens plus de haine
Je ne veux plus être le comptable de ces océans de peine
Je sais que tu n'as plus confiance, tu ne vois plus que des nuages
Ce n'est pas la pluie qui t’offense et qui fait couler ton maquillage
Je sais que tous mes bavardages sont venus à bout de ta patience
Que mes mots deviennent une cage qui emprisonne ta conscience
Plus de blabla, place aux actes, aux choses simples qui ont du sens
Pour enfin retrouver le contact avec notre belle innocence
Trop longtemps restés dans l'urgence marqués par les stigmates
De toute cette souffrance, il faut maintenant briser le pacte
Je ne veux plus hurler la nuit, plus être un sociopathe
Ni prendre des produits qui ne me laisseront pas intacts
De l'amour, je suis un cul de jatte, j'ai le cœur en court-circuit
Je me tripote la prostate pour calmer ma schizophrénie
Je me travaille à coup de matraque pour me faire cracher le déni
Mais je m'accroche comme un morbak à ma mégalomanie
Je frappe encore après minuit, car en plus, je suis insomniaque
Pris dans une lente agonie où je vais finir paranoïaque
À force mon pauvre cerveau s'est transformé en cul-de-sac
Ma vie entière est un chaos, un immense bric-à-brac
Je tourne en rond, je suis maniaque, la gueule dans le caniveau
Je suis possédé par Jack, l'éventreur de mes idéaux
Mais je ne vais pas me remettre à boire, je ne veux plus dire kenavo
Traîner ma gueule sur le comptoir et me tordre les boyaux
Redevenir un alcoolo et tous les soirs me mettre noir
Avec des humeurs en yo-yo et l'haleine d'un urinoir
Je vais plutôt faire une pause, retrouver un peu d'espoir
Essayer de faire autre chose, tenter d'éviter l’abattoir
Laisser tranquille les rasoirs, ne plus chercher l'overdose
Pour qu'enfin, tu puisses voir que je m'attaque à la cause
Aujourd'hui ce que je sème, c'est une graine de rose
Je jette au feu ma flemme, j'affronte mes névroses
J'arrête les vers pour la prose, je change de système
Je tente ma chance et j'ose te dire encore que je t'aime
Je te dis à nouveau, je t'aime parce que j'en suis à nouveau capable
Sans un mot, sans un poème, mes yeux te disent l'inavouable
Je ne serai jamais irréprochable, je suis simplement moi-même
Et je veux être le comptable de tout ce qui prend un grand M
|
||||
13. |
J'ai des tics
04:45
|
|||
J'ai perdu la bataille du mental
Et c'est mon dernier récital
Devant ma tête, je capitule
Dans la toile de ma tarentule
Des idées noires aux formes fractales
Même sous penthiobarbital
Je veux du silence en gélule
Sentir venir mon crépuscule
Je cause toujours avec moi-même
Et je suis bien plus qu'un tandem
Il y a plein de monde à la cave
Et je crois même que ça s'aggrave
Dans mon grenier, c'est idem
J'ai tout un écosystème
Mes fantômes sont des épaves
Qui passent leurs journées à bédave
J'ai des tics et j'ai des tocs
J'astique et je suis insomniaque
Mon pronostic est un peu glauque
Névrotique et paranoïaque
J'ai des tics et j'ai des tocs
Caustique comme de l’ammoniaque
Hérétique sous électrochocs
Traumatique pour ma barbaque
J'ai des tics et j'ai des tocs
Antipathique comme un morbak
Poétique même sous coke
Syphilitique et tête à claque
J'ai des tics et j'ai des tocs
Démocratique comme un macaque
Trop critique sur mon époque
Lunatique et un brin maniaque
Dans mon cerveau, c'est l'enfer
Mes hémisphères font un bras de fer
Ça sent la mort, ça sent le rance
Un avant-goût de la dernière danse
Quelques kilos de somnifères
Devraient sûrement faire l'affaire
Je suis ma propre vengeance
Et j’entends déjà l'ambulance
Je veux faire taire les voix
Quitte à faire de mauvais choix
Ne plus entendre ces acouphènes
Et arrêter l’ibuprofène
Je veux retrouver mon chez-moi
Même si c'est les bras en croix
Ne plus sentir les crocs de hyène
Et me réincarner en Femen
J'ai des tics et j'ai des tocs
Égotique et mythomaniaque
Mélancolique comme un vieux schnock
Logique et hypocondriaque
J'ai des tics et j'ai des tocs
Énergique et plein de flash-back
Utopique comme un staphylocoque
Névralgique avec ma matraque
J'ai des tics et j'ai des tocs
Allergique aux aphrodisiaques
Scatologique au fond de mon froc
Et toxique comme un sumac
J'ai des tics et j'ai des tocs
Colérique quand on m'arnaque
Bolchevique à Vladivostok
Énurésique dans ma Cadillac
|
||||
14. |
25.01
05:02
|
Streaming and Download help
If you like Naître Punk, Devenir Poète., you may also like:
Bandcamp Daily your guide to the world of Bandcamp