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Na​î​tre Punk, Devenir Po​è​te.

by Le Bouinax X Daponk Beats feat Toel

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1.
Un jour, je suis né punk et je voudrais devenir poète Laisser derrière la skunk et faire une belle pirouette Oublier le trouble-fête et arrêter d'être drunk Des mots être un prophète et être en paix avec le junk Parce qu'au départ... J'aime l'incertitude, l'acier froid, les matins blêmes J'aime la solitude, le mal aux doigts, les jours de peine J'aime les turpitudes, les grosses tawas, avoir la flemme J'aime la décrépitude, les rabat-joies, les crocs de chienne J'aime le no future, les incisions, la trisomie J'aime les brûlures, l'aliénation, le goût du vomi J'aime les bittures, l'expiation, la lobotomie J'aime les fractures, la provocation, la bonne chimie J'aime les rasoirs, être impuissant, les dents cassées J'aime les déboires, la vue du sang, les opiacés J'aime m'en vouloir, adolescent, être fracassé J'aime les comptoirs, rouler à deux cent, me ramasser J'aime avoir mal, le pernod, les coups de pied aux couilles J'aime le viscéral, la tekno, les grosses embrouilles J'aime l'antisocial, les tonneaux, prendre des douilles J'aime les rafales, les tribunaux, quand ça chatouille Je suis né punk dans les tréfonds et c'est un drôle de mélange J'ai la tête dans le plafond et je voudrais que ça change Je veux finir la vidange et arrêter de faire le bouffon Être un poète, un ange et réparer mon siphon Je suis né punk dans la fange et je veux maintenant être une fleur Je sais que c'est étrange, mais j'en ai marre de la douleur Je veux des raisins de mon cœur faire une belle vendange Ne plus écouter mes peurs et entendre enfin les louanges Parce qu'au départ, j'aime la mort, le côté sombre J'aime quand je pars, tirer des bords avec les ombres J'aime les faire-part, le hard-core, les décombres J'aime les salopards et les remords en grands nombres J'aime l'ivresse, les bruits de trains et les grimaces J'aime le stress, être contraint, les coups de masse J'aime la détresse, les souterrains et les blondasses J'aime les traîtresses, le chagrin et les angoisses J'aime le bâton, les pluies de coups et la carotte J'aime les matons et j'aime beaucoup le bruit des bottes J'aime les bastons et l'arrière-goût de l'eau des chiottes J'aime les cartons, le cri des loups et les salopes J'aime quand j'en chie, la colère, être cocu J'aime l'anarchie, les pervers, les vaincus J'aime le gâchis, les faits-divers, les convaincus J'aime le tchi tchi bien sévère au fond de mon cul Je suis né punk et aujourd'hui, je crois que le jour est venu De sortir enfin de la nuit, de dire que je me suis reconnu D'ouvrir un boulevard, une avenue et de devenir celui Qui devant vous se met à nu et s'offre un sauf conduit Devenir poète et sans retenue donner mes rimes et mes vers Par ma mémoire soutenue, oui ma mémoire de l'enfer Dire haut et fort à l'univers qu'enfin je suis revenu Que c'est la fin de mon hiver et me souhaiter la bienvenue
2.
Tu veux que le monde soit plus clean Enlève donc toutes ces feuilles mortes Arrête de pointer du doigt ta voisine Et commence par balayer devant ta porte L'intolérance est une maladie mortelle Un cancer de l'amour, une sclérose Tu passes ton temps à fuir la cause Tu mets ta putain de vie sous tutelle Pour toi le jugement à le goût de miel Mais tu auras l'amer de la cirrhose Ton foi te préviens, bientôt l'overdose Tu vas te retrouver seul avec ton fiel Tu vois toujours la paille dans mon œil Alors que tu as une méchante poutre Tu ne pourras pas longtemps t'en foutre Il ne restera bientôt plus que ton orgueil Affalé comme une merde dans ton fauteuil De ta connerie gonflée comme une outre Je suis sûr que tu as la mémoire courte Et pas la bonne monnaie dans ton larfeuille Parce qu'ici la seule monnaie, c'est la morphine Et oui, comment crois tu que je te supporte Même certains jours, je m'envoie de la kétamine L'anesthésie me fait bonne escorte Tu veux que le monde soit plus clean Enlève donc toutes ces feuilles mortes Arrête de pointer du doigt ta voisine Et commence par balayer devant ta porte Tu passes tout ton temps à critiquer Les meufs, les mecs, les jeunes, les vieux Et même les petits nuages dans les cieux Mais tu n'assumes pas tes sales idées Tu passes toutes tes journées à geeker Et dans les manifs, tu veux mettre le feu Tu n'as jamais entendu le mot vertueux Il va vite falloir songer à te recycler Tu sais la vie, c'est comme un boomerang Tout ce que tu envoies te revient dans les dents Ça peux parfois prendre dix ou vingt ans Mais c'est comme une descente de l'antigang Ça te laisse la gueule par terre, exsangue Alors tu pleures et puis tu comprends Que c'est toi qui vas prendre cher maintenant Et jusqu'au sang, tu te mords la langue Tu as la gueule en vrac et en plus tu chouines Ça y est tu as pigé que c'est la vie la plus forte Tu comptais tranquille faire ta petite cuisine Et aujourd’hui tu voudrais t'arracher l'aorte Tu veux que le monde soit plus clean Enlève donc toutes ces feuilles mortes Arrête de pointer du doigt ta voisine Et commence par balayer devant ta porte C'est normal que ça te foute les boules Ça fait toujours ça la première fois C'est comme si là, tout au fond de toi Tu avais soudain allumé une ampoule Alors tu déposes ta matraque et ta cagoule Et tout doucement en entendant cette voix C'est vers ta poitrine que tu pointes le doigt Tu tombes à genoux en pleur et tu t'écroules Bienvenue de l'autre coté, chez les lucides Bienvenue à l’intérieur de toi mon frère Regarde aujourd'hui, et regarde donc hier Je sais, tu as frôlé de prés le suicide Bienvenue là où enfin c'est toi qui décides Bienvenue sur ton nouvel itinéraire Ici et maintenant, pas de retour en arrière Je sais, ça brûle comme de l'acide Mais calme toi, je vais te donner de la morphine Et oui, il faut que toi aussi, tu supportes Même certains jours, il te faudra de la kétamine L'anesthésie te fera bonne escorte Mais tu vois, le monde est plus clean Tu as enlevé toutes ces feuilles mortes Tu ne pointes plus du doigt ta voisine Et tu as balayé devant ta porte Devant ta porte, les feuilles mortes Devant ta porte, les feuilles mortes Et chaque fois les feuilles mortes Te rappelle à mon souvenir Jour après jour mes amours mortes N'en finissent pas de mourir
3.
Le système 04:45
Avec des si... On mettrait Paris Avec des si... On reste assis sur notre belle démocratie Avec des si... On a tous grossi, calmés à la pharmacie Avec des si... C'est pas sexy, mais c'est le système Mais c'est le système, c'est le système, le système Et pendant ce temps-là, c'est la télé qui m'ouvre les veines Elle m'abreuve d'images, de tristesses et de peines Et mon sang coule à flots, de mes bras, de mes yeux Je suis née hier et pourtant, déjà, je suis vieux Car il s'est emparé de moi, il a posé ses chaînes Et sans y prendre garde, je suis devenue Diogène Au fond, j'ai même plus la force de me trouver odieux Alors, comme d’habitude, je vais accuser les Dieux Pourri par la politique, je montre du doigt la Roumaine Sûr que je voudrais un bonne guerre israélo-syrienne Nous sommes en train de devenir une sorte de sous-espèce Bien à l’abri derrière les murs cérébraux de la forteresse Ils ont réussi à nous faire croire que c'est bientôt l’éden C'est comme donner une caisse de whisky aux Cheyennes Toute cette virtualité me met dans un tel état de faiblesse Que je tremble en voyant ton sexe, car la réalité me blesse Avec des si... On reste assis sur notre belle démocratie Avec des si... On a tous grossi, calmés à la pharmacie Avec des si... C'est pas sexy mais c'est le système Mais c'est le système, c'est le système, le système Où sont passés mes rêves d'être écolo dans les Cévennes Je suis tellement empoisonné par la révolution urbaine Que la seule chose que je vois encore, c'est la publicité Comme un aveugle, me laisser guider pour être formaté Je sais que dans l'eau que je bois, il y a des benzotoluene Mais le président a dit de sauver l’économie américaine Ce qui justifie totalement que je sois surexploité Sur ma machine comme un zombi, les pupilles dilatées Travail, famille, patrie, mais surtout travail à la chaîne La famille et la patrie ont besoin des usines Citroën Je sais au fond de moi que j'engraisse la finance Je suis tenu en laisse de la main ferme de l’abstinence Dans un dernier sursaut, je tente de changer de chaîne Mais si je suis tout seul, ma prise de conscience est vaine Alors, je suis envahi par la douleur de la clairvoyance Et je préfère fermer les yeux sur toutes les conséquences Avec des si... On reste assis sur notre belle démocratie Avec des si... On a tous grossi, calmés à la pharmacie Avec des si... C'est pas sexy mais c'est le système Mais c'est le système, c'est le système, le système Je regarde bien installé le pillage des réserves africaines Dans mon verre de pinard, je remets trois ibuprofènes Je vois bien dans tes yeux que tu attendais autre chose Que de passer toute ta vie à attendre la ménopause Et quand je serais saoul, tu vas encore, toi la vilaine Prendre plein ta gueule comme chaque fin de semaine Et je vois sous mes coups, sous tes paupières closes Le même rêve mourir, la vie, l'amour qui se nécrosent Mais je vais peut-être arrêter avec ma belle rengaine Faut quand même qu'on finisse d'exterminer les Tchétchènes Et puis c'est quoi toutes ces pensées, tous ces états d'âme Je ne suis coupable de rien, alors pourquoi je me blâme En plus, je sens bien que toutes ces idées sont pathogènes Il faut vite avant qu'elle ne germe en écraser la graine Pas de parano mes amis et surtout pas de psychodrame Laissons juste l'enfer nous caresser de ses flammes
4.
Si je vous parlais un peu de moi. Je ne suis pas sur, pas sûr de moi Je ne suis pas mûr, bien trop en émoi Excusez-moi pour ce côté insécur Mais je me noie dans mon clair-obscur Toujours les mêmes questions qui reviennent sans cesse Toujours la remise en question qui me met en stress Certains disent faiblesse et se prennent pour des champions Là où certains professent, moi je dis introspection Je ne suis sur de rien toujours dans l'interrogation Un caractère aérien qui cherche les initiations Manque d'identification et travers baudelairien Je préfère l'hésitation quitte à être saturnien J'aime être dans le doute, comme un vieil historien J'aime être en déroute, de la vie un théoricien Je suis moitié chrétien et paumé comme un scout Abandonné comme un chien au bord de l'autoroute Pour voir si ça cicatrise, sans cesse je gratte la croûte Je cherche le sens de la brise, alors que je voyage en soute Je suis toujours à l'écoute et mes silences génèrent la crise Je réponds au compte goutte après une profonde analyse J'aime la psychologie et farfouiller dans mes valises Je pratique l'hésitologie avec une mine indécise Je fais une contre-expertise à la moindre analogie Et je finis en strip-tease sur ma généalogie Je suis soi-disant égoïste, alors que je fais l'apologie De mon coté féministe qui passe pour une pathologie J'aime la spéléologie et je pratique le hors-piste Car ma morphologie est bien adaptée pour le fist Je vais vous parler un peu de moi Un tout petit peu Ramer à contre-courant et être perfectionniste Tenter d'être cohérent avec mon discours anarchiste Être aussi un peu chimiste et puis au demeurant Devenir le spécialiste de certains médicaments Car ce n'est pas facile d'avancer dans ces flottements Montrer mon meilleur profil malgré les tâtonnements Ça demande un engagement de vouloir rester fragile Un perpétuel affrontement avec mon côté imbécile Car de l'émotionnel, je suis un hémophile Et chaque fois qu'elle, je vois ma vie qui défile Dés qu'elle bat des cils, elle, la bête ou la belle Ça me fige comme un fossile et ça me coupe les ailes J'ai des visions de noyade, des peurs pulsionnelles Les certitudes en saccades, l'indécision exponentielle Tout ce qui est habituel tombe en dégringolade Sur tout ce qui est sensuel, je mets de la pommade J'ai essayé toutes les cames, mais je me suis trompé de croisade Ça favorise l'amalgame, c'est une putain de mascarade Et comme Shéhérazade qui la millième nuit te glisse une lame Dans ma tête, c'était Bagdad et ça tournait au psychodrame Je dois garder mon sang-froid, faut pas que je m'enflamme Sur mon aorte un doigt en guise d'électrocardiogramme Non pas que je me blâme, mais je ne suis pas en bois Et le lorazépam ça me fout un peu les fois C'est pour ça que ma route est faites de ce que je crois Je glorifie le doute, c'est en lui que j'ai foi Croire ce que je vois est un truc qui me coûte Et je demanderais pourquoi, jusqu'à faire un burn-out Des théories en quinconce quitte à frôler la banqueroute Pour avoir des réponses, j'irais jusqu'au Nunavut Mes pattes de mammouth je les dois à la défonce Mais faut pas que j'en rajoute et jamais je ne renonce Il me reste un peu de bon sens, à peu près une once J'ai mal à mon innocence et les sourcils, je fronce De ma vie la bande-annonce, je regarde avec méfiance Empêtré dans les ronces de mes propres croyances Le recul est nécessaire et ce n'est pas une déviance Je suis mon adversaire et j'agis dans l'urgence Je cherche une intelligence, pleine, chaude et entière Je fuis l’indifférence et sa froideur glaciaire Mes affres sont une porte où coule une rivière Des réponses qui avortent, des trous dans le gruyère Je suis cette prière, ces questions qui m'emportent Je suis ce mal sincère qui me fait bonne escorte À jamais au printemps, je compte mes amours mortes Et même sans faux-fuyant, je ferais toujours en sorte Que la pression soit forte comme un sable mouvent Et finalement peu importe si je reste adolescent Voilà, vous savez tout Je vous ais parlé un peu de moi Je ne suis pas sur, pas sûr de moi Je ne suis pas mûr, bien trop en émoi Excusez-moi pour ce côté insécur Mais je me noie dans mon clair-obscur
5.
Sur le fil tendu de ma vie, je marche en cherchant l'équilibre Aujourd'hui, je donne mon préavis, dans chaque main un calibre Je voudrais juste être libre, mais les étiquettes m'ont suivie Et je n'ai jamais eu la fibre du bien-pensant, de l'asservi Un coté noir un coté blanc et au final tout devient gris Je veux m'embrasser en tremblant, aligner ma géométrie Joindre les mains dans un cri et expulser mes faux-semblants Transmettre tout ça par écrit, même si ça peut être troublant J’ai ce côté un peu triste parce que le combat est souffrant J'ai quelques fois quitté la piste, je me suis effondré en pleurant Aujourd'hui mon carburant, c'est refuser d'être égoïste Avec vous, je dois être franc, je veux être un punk féministe Certains mecs confondent l'amour et la recherche du gaz de schiste Et bien d'autres font la cour en pensant que les femmes sont cibistes Moi, je suis un monothéiste et mon dieu ce n'est pas Zemmour Ma déesse est une anarchiste et elle à le sens de l'humour X Y sont mes chromosomes, ça ne fait pas de moi un vautour Je ne braque pas mon magnum sur toutes les doubles X qui m'entourent Je ne fais pas le concours de la dose de testostérone Et je trouve ça plutôt lourd pour une définition de l'homme Alors je vis mal l'amalgame, j'ai un gros poids sur le sternum Dans mon cœur, c'est comme une lame, dans mon esprit c'est un fantôme Un requin dans mon aquarium, au coin de mon œil une larme Je veux chasser de mon royaume cet homme qui salit mon âme À vouloir garder le pouvoir quitte à vous déclarer haram Les mâles ont perdu la mémoire, oubliés que leurs mères sont des femmes Mais il n'y a pas que l'Islam qui vous prend pour un accessoire Pour les cathos Eve l'infâme a joué le rôle de la bonne poire Je suis donc anti-religion, je crache sur leur purgatoire Ils parlent de purifications, mais ce n'est qu'un défouloir Je veux laver mon désespoir et préparer la rébellion Je veux retrouver la mémoire dans un flot de menstruations Je fais des rêves somatique qui entretiennent l'humiliation Et tous ces connards sarcastique me donnent des hallucinations Ils qualifient d'exhibition un acte qui est politique Vous devez cacher vos tétons pour la censure démocratique Ce qui me rend déterminé, c'est l'impact traumatique Avec ce que vous subissez, moi, je suis un empathique Je commets des actes poétique pour tenter de l'expulser Avant que mon coté fanatique finisse par l'emporter Alors les vannes douteuses, le sois disant second degré L'ironie à la tronçonneuse qui essaye de nous faire marrer À ceux qui s'amusent à jouer avec cette fièvre aphteuse Qui comparent la féminité à une maladie honteuse Je leur souhaite des œdèmes et la langue cancéreuse Que mes mots soit une crème qui rendent leurs lèvres silencieuses Pour que les phrases vicieuses, pour que tous ces blasphèmes Pour qu'à ces idées gangreneuses, on apporte des chrysanthèmes Que dire de notre justice, elle qui fait le grand chelem Du patriarcat la complice elle distribue les doubles peines C'est toujours la même rengaine pourquoi la valeur d'un pénis Dans notre corrompu système vaut cent fois celle d'un clitoris Le viol n'est qu'une broutille dans la bouche de la police En jean ou en bas résille, c'est pas normal que tu subisses Leur domination, leur vice et leurs attaques en escadrille Dis-leur, toi mon agitatrice, ma fierté, mon sang, ma fille Bonjour, je m'appelle Emma et je vais cracher ma pastille Si le monde est une corrida, je ne suis pas un taureau de Séville Je veux bien être gentille, mais je ne serais jamais geisha Et je pars carrément en vrille quand on ne me respecte pas Pour ce qui est du féminisme, le professeur, c'est mon papa Quand je subis du sexisme, je passe direct en mode Sofia 7 fois, je lève mon doigt, c'est devenu un automatisme Il est mon meilleur soldat, direct dans le cul du machisme Quand je vois ce pauvre ado gravement atteint de priapisme Courir regarder dans le dico, car il souffre aussi d'illettrisme Me traiter de pute par snobisme et puis faire son cocorico Car il propage aussi le racisme preuve qu'il n'a pas de cerveau Puis constater l’impunité mise en place par le dirlo Contrôler l’agressivité qui pourrait étrangler mes mots Car les gens dont c'est le boulot me demandent d'approuver Les excuses cherchées au salaud qui vient de m’agresser Après vous connaissez l'histoire, tous les jours, on est harcelées Ce monde est une vaste foire où il y a beaucoup d'enfoirés Et si vous voulez nous aider et nous donner de l'espoir Il va falloir vous en mêler et descendre de votre perchoir Moi, je dirais aux pères de lâcher un peu le pouvoir Pour l'éducation, les mères revoyez un peu vos devoirs Les hommes balayez le trottoir et ne soyez pas amer Et les femmes écrivez l'histoire en évitant le mot guerre On vous remet la dernière couche pour allumer la lumière Et après, on fermera nos bouches et aussi nos paupières Qui ne dit mot consent, qui ne dit mot consent Elle avait treize ans et elle est restée muette Au fond de la cave, elle n'a fait aucun mouvement Ils étaient cinq, ils ont fait d'elle une marionnette Qui ne dit mot consent, qui ne dit mot consent Toujours sans un mot, elle est sortie en miette Et quand elle a osé réclamer un châtiment Notre incompétente justice lui a mis perpète Sous de fallacieux prétextes, qui ne dit mot consent Son silence dans ce contexte est devenu un consentement Alors, les tapeurs de 06, les frotteurs dans le métro, Les violeurs, les violents, les pervers, les agressifs, Les narcissiques, les barbus, les manifs pour tous, Les petits chefs, les fachos, les flics, les juges Pas de fallacieux prétextes, qui ne dit mot consent Le silence dans ce contexte devient un consentement Qui ne dit mot consent, qui ne dit mot consent Il avait trente-cinq ans et il n'a pas bougé Il entendait les cris, les coups, les hurlements Muré dans son silence, il est resté figé Qui ne dit mot consent, qui ne dit mot consent Jusqu'au jour où sa voisine a été tuée Torturée par son mari, alcoolique et violent Et chaque nuit, il l'entend encore crier Sous de fallacieux prétextes, qui ne dit mot consent Son silence dans ce contexte est devenu un consentement Alors, les passants, les témoins, les gens, les clients Les voisins, les collègues, les grands frères, les parents Les usagers du métro et ceux qui prennent le bus, Les ados de la campagne et ceux de la cité, les flics, les juges Pas de fallacieux prétextes, qui ne dit mot consent Le silence dans ce contexte devient un consentement Notre silence dans ce contexte devient un consentement. Alors à ceux et celles qui considèrent qu'être féministe est une faiblesse et que ce combat est inutile, que cette parole ne devrait pas être portée, je dirais simplement ceci : en France en 2018 tous les trois jours une femme meurt sous les coups de son conjoint ou ex conjoint, en France, toutes les sept minutes une femme se fait violer, 90 % des plaintes pour viol sont classées sans suite et seulement 10 % aboutissent Une femme sur cinq déclare avoir été violée au cours de sa vie, sept femmes sur dix déclarent avoir subi des violences conjugales, 100 % des femmes qui prennent les transports publics parisiens ont été harcelées au moins une fois et en France au bout du compte, seulement dix % des victimes portent plainte, seulement dix %, dix %. L'égalité commence en chacun de nous et le féminisme est l'ultime étape pour l'égalité entre les êtres humains, tant que l'égalité homme/femme ne sera pas pleinement réalisée, il y aura de la violence, des guerres, du racisme, des religions manipulatrices, des politiques de merde et les prédateurs, les tordus et les malades de tout bord continueront à s'en donner à cœur joie avec notre tacite bénédiction. Notre silence dans ce contexte devient un consentement. L'égalité commence en chacun de nous et je ne suis rien de plus et rien de moins que toi, je ne suis rien de plus et rien de moins qu'une femme, je ne suis rien de plus et rien de moins qu'un homme, je ne suis rien d'autre qu'un mammifère doté d'un tout petit brin d'humanité et si avec ces mots, je peux toucher quelques cœurs, alors je n'aurai pas perdu mon temps. L'égalité commence en chacun de nous et c'est pour ça que Sur le fil tendu de ma vie, je marche en cherchant l'équilibre Aujourd'hui, je donne mon préavis, dans chaque main un calibre Je voudrais juste être libre, mais les étiquettes m'ont suivie Et je n'ai jamais eu la fibre du bien-pensant, de l'asservi Un coté noir un coté blanc et au final tout devient gris Je veux m'embrasser en tremblant, aligner ma géométrie Joindre les mains dans un cri et expulser mes faux-semblants Transmettre tout ça par écrit, même si ça peut être troublant
6.
J'avance 04:58
Merci d'avoir mis sur ma route Chaque jour une nouvelle épreuve Tous ces obstacles et ces doutes Ont fait de mes larmes un fleuve Merci de toutes ces souffrances Qui ont fini par me rendre libre C'est ce qu'on appelle l'expérience Sagesse, maturité, équilibre Merci aux cons d'avoir été nombreux À mettre des embûches sur mon chemin Puants, vicieux, moches et coléreux Vous avez tous parié sur mon déclin Merci pour tout vos coup bas Ils m'ont énormément enseigné J'ai trébuché à chaque pas Et mon autonomie, j'ai gagné J'avance à coups de claques dans la gueule, à coups-de-poings J'avance à coups de couteau dans le dos, dans le cœur J'avance malgré les coups de boule et j’accélère sur les coups de douze J'avance Merci mes amis d'avoir été si patients Fidèles et compréhensifs Désespérément conscients Et pourtant jamais agressifs Merci d'avoir été honnête Jusqu'à en devenir chiant Parfois jeté aux oubliettes Tellement vous étiez clairvoyant Merci mes amours de m'avoir tant aimé Même souvent jusqu'à la haine Finissant toujours par me blâmer Et par m'offrir des chrysanthèmes Merci aussi de m'avoir menti Pour mieux pouvoir me tromper Toutes vos promesses trahies Ont fait de moi un éveillé J'avance à coups de batte de base-ball, à grands coups de pied au cul J'avance malgré les coups de pute les sales coups les coups bas J'avance même si ça me donne des coups de vieux, des coups de chaud J'avance Merci à touts les petits tracas Qui tous les jours pourrissent ma vie Grâce à vous ma perestroïka Est l'instrument de ma survie Merci de continuer tous les jours À me donner ma dose d'emmerdes Vous renforcez mon humour Vous relevez mon verbe Merci à toi de m'avoir rendu fou Merci à toi que je ne citerais pas J'ai hurlé comme un loup-garou Et je suis enfin devenu « moi » Merci de m'avoir poussé à bout Tu as fait naître une vérité Dans ma chaussure plus de cailloux Le résultat, ma liberté J'avance au coup par coup, à genoux, avec un coup dans l'aile J'avance même quand j'ai le coup de barre, car ça vaut toujours le coup J'avance même en cas de coup dur et coup de théâtre, je suis toujours debout J'avance, j'avance
7.
J'ai le dégoût de cette société de consommation Elle fait de nous des cons sans actions La publicité nous agresse sans sommation Et notre avidité engraisse leurs équations En mettant nos gosses devant la télévision On fabrique des futurs cassos sous perfusion Une génération inféconde privé d'illusion De ce nouveau monde, il n'y a pas d'évasion Il va falloir démonter le système de l’intérieur Aller se confronter à nos propres peurs Porter des déguisements de riches investisseurs Devenir son amant et sentir le goût de sa sueur Attaquer en sous-marin, aller taper en profondeur Glisser au creux de ses reins, lentement tout en douceur Et puis là d'un coup sec, renverser la vapeur Mettre le mat en échec et lui percer le cœur Déboulonner les élites ne sera pas chose facile Pour briser le monolithe, il faut des lance-missiles Car ceux qui ont le pouvoir jouent toujours à domicile Ils sont la préhistoire, agrippés comme des fossiles Ils mordent à pleines dents comme des crocodiles Mais le point faible des géants, c'est leurs pieds d'argile À peine égratignés et les voilà fragiles Car leur cupidité les a rendus hémophiles J'ai la colère, je tape de la blanche pour l'anesthésie Je ne suis bientôt plus étanche, mais je n'ai pas d'amnésie Je sais que mon mode de pensée est une putain d'hérésie Mais leur télé réalité allume plus qu'un extazy Quand je vois tous ces gamins dans une espèce de frénésie Manipulés comme des pantins par ces nouveaux nazis J'ai envie de relire Baudelaire, de me soigner à la poésie Avant de devenir bipolaire et de faire parler mon uzi Je vous parle de mon flingue, car collectif est le suicide C'est pire que la seringue, de l'esprit, c'est un génocide Le télé-achat brûle les neurones, efficace comme l'acide Les écrans nous empoisonnent, ils sont pires qu'un pesticide Les cartes bleues ronronnent et pour ceux qui restent lucides Il faut changer la donne et se protéger la thyroïde Ne pas se laisser trépaner ni transformer en androïdes Téléguidé par les banquiers et leur constant besoin de liquide Et pendant que je vous dis ça, les politiques tapent dans la caisse Ils noient le poisson à coup de blabla, ils nous font de belles promesses Ils caressent les bilderberg et ils soignent leurs business On ne voit que le sommet de l'iceberg, que le logo des grosses Mercedes Ils ne veulent pas de trouble-fêtes qui viendraient gâcher la grand-messe Alors, ils nous laissent quelques miettes et nous jettent une ou deux pièces Mais les cafards et les crevards et toutes les sous-espèces Vont bientôt surgir du brouillard et prendre d'assaut la forteresse J'ai le dégoût, mais les rats et les habitants du dessous Organisés en guérilla commencent à sortir des égouts Ils ont envie de bouffer, d'être invités au barbecue Bien décidés à se goinfrer, sans scrupules et sans tabous Ceux qu'on appelle les gueux, les suceurs de cailloux Ils ne croient plus en Dieu, n'écoutent plus les gourous Tous les coups sont permis, il n'y a plus de garde-fous Plus nombreux que des fourmis et affamés comme des loups Si l'homme est un loup pour l'homme, nous voilà donc cannibale De la vérité voilà le sérum, tout ce système est féodal Petit à petit, avec leurs lois, la lobotomie devient légale J'espère que comme moi, vous préservez vos encéphales Car voici venu le moment de décapiter le capital Nous avons bien trop longtemps muselé notre fringale Pour une maigre ration, nous avons baissé nos futals Et au nom de la nation, subi leurs agressions rectales La Bastille est devenue une place, les prisons sont dans nos têtes Et aujourd'hui tous les palaces sont protégés par la grande muette La police en chair à canon organise pour eux le racket Ils augmentent la pression, mais pas les salaires, ni les retraites Crédit à la consommation pour aller acheter trois canettes Les banques ramassent le pognon, puis ils nous la mettent en levrette La limite est dépassée, on a assez fait causette Il faut maintenant aller chercher, notre part de la galette J'ai la colère, je n'ai pas le moral et la morale me fait vomir Je voudrais faire un beau final, mais mon cerveau me fait souffrir Je vais être un peu théâtral, mais il faut bien savoir partir Je sais que ça me sera fatal, mais je suis heureux de vous dire Que je ne veux plus être le vassal de tous ces putains de vampires Ne plus voir leurs regards glacials, ni entendre leurs éclats de rire Même s'ils me mettent au pal, ça sera un beau jour pour mourir Et sur ma pierre tombale, je vous demande de ne rien écrire
8.
J'aime les gens qui doutent Les gens qui trop écoutent Leur cœur se balancer J'aime les gens qui disent Et qui se contredisent Et sans se dénoncer J'aime les gens qui tremblent Que parfois ils nous semblent Capables de juger J'aime les gens qui passent Moitié dans leurs godasses Et moitié à côté J'aime leur petite chanson Même s'ils passent pour des cons J'aime ceux qui paniquent Ceux qui sont pas logiques Enfin, pas "comme il faut" Ceux qui, avec leurs chaînes Pour pas que ça nous gêne Font un bruit de grelot Ceux qui n'auront pas honte De n'être au bout du compte Que des ratés du cœur Pour n'avoir pas su dire Délivrez-nous du pire Et gardez le meilleur J'aime leur petite chanson Même s'ils passent pour des cons J'aime les gens qui n'osent S'approprier les choses Encore moins les gens Ceux qui veulent bien n'être Qu'une simple fenêtre Pour les yeux des enfants Ceux qui sans oriflamme Et daltoniens de l'âme Ignorent les couleurs Ceux qui sont assez poires Pour que jamais l'histoire Leur rende les honneurs J'aime leur petite chanson Même s'ils passent pour des cons J'aime les gens qui doutent Mais voudraient qu'on leur foute La paix de temps en temps Et qu'on ne les malmène Jamais quand ils promènent Leurs automnes au printemps Qu'on leur dise que l'âme Fait de plus belles flammes Que tous ces tristes culs Et qu'on les remercie Qu'on leur dise, on leur crie Merci d'avoir vécu Merci pour la tendresse Et tant pis pour vos fesses Qui ont fait ce qu'elles ont pu
9.
Je ne vois rien, je n'entends rien, je ne dis rien. Je suis comme les trois singes, mais ce n'est pas de la sagesse Je ne vois rien, je n'entends rien, je ne dis rien, j'encaisse Je ne lave pas mon linge sale en famille, ni ne me confesse Je fais semblant de rien, je laisse glisser sur mes fesses Les contrôles au faciès, parce que trop typé ivoirien Les clochards qu'on ignore, parce que trop parisien Tous ces beaux CRS qui justifient leurs salaires moyens Et tous ces maigres corps qui vers moi tendent la main Les réfugiés syriens qui s'entassent gare du nord Les cortèges des barbus et l'ombre des tchadors Les fachos, les gens bien et leurs drapeaux tricolores Tous ces sous-entendus, toutes ces taches dans le décor Les femmes frappées à mort et la justice ambiguë Les enfants qu'on viole, les sévices, les abus Les pornos toujours plus gore et tous ces corps vendu Les prépubères en sex-symbol dans tous ces clips tordus Je ne vois rien, je n'entend rien, je ne dis rien. Je suis comme les trois singes, mais je prends de l’aldol Rien voir, rien entendre, rien dire, noyé dans l'alcool Le feu dans les méninges, je ne tiens plus sur mes guibolles Je ne peux plus rien défendre, j'ai cassé ma boussole La jeunesse qui devient folle au bord d'un monde en cendre Toutes ces vies qui basculent, pour un regard se faire descendre Le feu dans les écoles, car il n'y a plus rien à apprendre Tous ces marchands de pilules qui disent qu'il faut se détendre Tout ce qu'on veut nous vendre, tous ces objets ridicules La crème qui rend plus belle, la publicité qui manipule Tout ce purin qu'il faut répandre, toutes ces nanoparticules Les rues pleines de poubelles, l'humain qui capitule Ces milliers de véhicules, cette orgie de matériel La mutation de la nature en un complexe industriel Puis les alertes canicules, les arrêtés ministériels Cette nouvelle dictature qui est gérée par un logiciel Je ne vois rien, je n'entend rien, je ne dis rien. Je suis comme les trois singes et ça devient une culture Je n'ai rien vu, rien entendu, je ne dis rien, je me torture Je suis sur la planète des singes, des hommes une caricature De l'égoïsme un assidu, en train de devenir une ordure Toutes ces consciences immatures, tous ces cœurs exigus Toutes ces pauvres religions qui prêchent des convaincus Avec leurs idées obscures et leurs langues fourchues Les attrapes couillons et leurs messages corrompus De ce qui me rend confus et qui empêche ma rébellion De ce qui me laisse indifférent et qui entretient ma soumission De ce que j'ai dans le cul et qui fait de moi un champion Car je suis dans l'aveuglement, les boules Quies et les baillons Je revendique ma sédation, je réclame ma dose de calmant Je ne veux rien voir, rien entendre et ne plus desserrer les dents Je veux une confirmation de l'euthanasie de mon jugement Enfin arrêter de me répandre et laisser tranquille vos tympans
10.
Approchez, approchez, mesdames et messieurs Entrez, entrez, n'ayez pas peur Pour vous, ce soir, de l'extraordinaire, du sensationnel, du phénoménal, Et oui toutes les nuits, toutes les nuits c'est la même histoire Juste un peu après minuit, lorsque se termine la foire Je desserre enfin les mâchoires, fini de faire rire pour aujourd'hui Et c'est là que je me mets à boire, pour oublier ce que je suis Avec un vieux mouchoir, j’efface mes grimaces Mes yeux redeviennent noirs et la réalité reprend sa place Je quitte mes grosses godasses, je remets mon nez rouge au placard Et la tristesse retrouve ma face, quand je me regarde dans le miroir Je suis un triste, un triste clown Je quitte la piste, je tombe le masque Je suis un freaks, un métal clown J'aime les fixs et les contrastes Des cicatrices à coup de tôle Je suis Boris ou bien Jason Mon dentifrice, c'est du pétrole Le sacrifice « show must go on » Je suis un super bouffon, mais pas un enfant de la balle Je touche bientôt le fond tout en rêvant d'être une étoile Je voudrais tirer les voiles, mettre ma tête dans le guidon Ne plus entendre claquer les toiles lorsqu'elles sont en hayons Mais quand j’entends les cymbales, les cris, les applaudissements Je ressens un truc viscéral qui est comme un médicament Je sais que je suis dépendant et que ça me sera fatal Alors, je serre les dents et je me rince la gueule au gas-oil Tous les soirs, je frôle l'accident, mais c'est ce qu'ils viennent voir Ils attendent de voir mon sang, prêt à me donner un bon pourboire Après le final en fondu au noir, c'est le silence abrutissant Je retourne au calice, au ciboire, chanter ma messe d'enterrement Et je noie mon désespoir en buvant jusqu'à plus soif Je m'accroche au comptoir, je signe quelques autographes Je reluque les gazelles, les girafes et je salive sur leurs nibards Je me vois faire sauter les agrafes, mais je finis toujours en clébard Je me réveille dans les affres Dans des états gravos Avec des nouvelles balafres Et plein de jolies bosses Des maux de crâne féroce Comme dans un bathyscaphe Je visite les basses-fosses J'affole les sismographes Je suis un peu dans le pathos, mais mon âme n'est plus en fer J'ai laissé derrière moi le gosse, pour vous suivre jusqu'en enfer Dans la joie, j'ai souffert, j'ai entendu craquer mes os Sous cette immense sphère avec toi, Archaos Je me suis fait des frères, des mères et des sœurs Avec des kilomètres de bière et des litres de sueurs Déguisant notre fureur, on s'exposait sous la lumière Là où on n'avait pas peur, sous le chapiteau, le sanctuaire En apprenti cascadeur, cramant notre peau sur le goudron Il était notre tatoueur et ça faisait rire Pierrot Bidon Sur nos scarifications, on mettait des bouts de gaffer Une grande épilation pour hurler tous en cœur On avait la vocation pour se faire estropier Et puis aucune inhibition pour ce qui est du danger Pour se faire tronçonner, il faut une certaine passion J'ai failli y laisser le nez et être beau comme un camion Aujourd'hui, je garde mes regrets, les bons souvenirs, les larmes, le sang Et je transmets mes amitiés à tous ceux partis dans le néant Car ils sont là, là-dedans, ils sont comme un engrais Et à vous tous encore vivants, comment vous dire en un couplet Je suis un clown essoufflé, un vieux bouinax exaspérant Je n’ai jamais arrêté de râler, mais maintenant, c'est en chantant Je n'aime pas bien les divans, je ne vais pas tout déballer Je peux dire qu'en vous aimant, je me suis un peu sauvé Je suis un triste, un triste clown Je quitte la piste, je tombe le masque Je suis un freaks, un métal clown J'aime les fixs et les contrastes Des cicatrices à coup de tôle Je suis Boris ou bien Jason Mon dentifrice, c'est du pétrole Le sacrifice « show must go on »
11.
Sous France 04:00
Je suis en souffrance, je suis dans la Sous-France Celle d'en bas, là où on souffre en silence La souffrance, les hommes en sous-traitance La sous-programmation de notre obsolescence Désolé monsieur, il manque le formulaire numéro trois Du coup, ça ne vas être possible d'actualiser vos droits J'entends bien monsieur que vous nous l'avez envoyé trois fois Mais là, tout ce que je peux vous dire, c'est que je ne l'ai pas Attendez, ne quittez pas, je vais demander à ma responsable Je vous confirme que vos prestations ne sont pas renouvelables Vous pouvez essayer d'effectuer une demande de recours amiable En espérant que vous recevrez une réponse qui vous sera favorable Désolé monsieur, nous n'avons pas reçu votre déclaration trimestrielle Et en ce moment nous avons une panne générale de logiciel Je ne peux voir votre dossier que de manière très partielle Du coup je ne peux que vous proposer de renouveler votre appel Et je vous confirme que nous avons bloqué les versements Oui monsieur, de votre RSA et aussi de votre aide au logement Car nous ne pouvons pas calculer précisément les montants Sans votre déclaration, tout votre dossier est en suspend Je suis en souffrance, je suis dans la Sous-France Désolé monsieur, mais vous avez changé de tranche d'imposition Vous pouvez toujours essayer de faire une réclamation N'oubliez pas de joindre votre formulaire de taxe d'habitation Et au cas où, vous pouvez aussi demander une médiation Je vous présente toutes nos excuses pour ce malentendu Sur le montant exact de votre impôt sur le revenu Et je vous conseille vivement de payer les sommes dues Car les prélèvements ne seront en aucun cas suspendus Désolé monsieur, mais si votre carte vous refuse un retrait C'est que votre compte n'est pas suffisamment approvisionné Je vois bien que vous avez déposé votre salaire de juillet Mais vous aviez un découvert et il a tout juste suffit à combler Votre conseiller vous proposera sûrement un crédit à la consommation À moins que vous ne décidiez de vendre vos toutes dernières actions Même si elles ont baissé de 28 % depuis notre dernière fusion Ensemble, nous allons certainement trouver des solutions Je suis en souffrance, je suis dans la Sous-France Celle d'en bas, là ou il n'y a plus d'espérance Plein d'incohérence dans un sous-terrain en errance Avec les sous-hommes à qui on fait offense Désolé monsieur, mais il va falloir envoyer vos feuilles de maladie Ou bien passez mais, nous sommes fermer cette après-midi Après sinon, vous pouvez essayer de nous recontacter lundi Faites attention parce que nous fermons à quatre heures et demie Est ce que c'est pour vous le remboursement ou pour votre conjoint Parce que s'il n'est pas sur votre carte vitale ça sert à rien Je sais monsieur que vous avez fait l'avance pour les soins Mais là, il va falloir voir ça directement avec votre praticien Désolé monsieur, mais nous allons avoir besoin de votre déclaration Et de toutes les factures de ce qui a disparu dans votre habitation N'oubliez pas d'envoyer tout ça avec accusé de réception Faute de quoi nous ne pourrons pas calculer votre indemnisation Et en ce qui concerne la suite légale de la procédure J'espère que vous aviez posé sur vos portes les bonnes serrures Que vous avez bien lu le paragraphe garanties à exclure Et que vous nous aviez renvoyer le contrat avec votre signature Je suis en souffrance, je suis dans la Sous-France Celle d'en bas, là ou ça sent bien le rance La souffrance qui entretient les dépendances Avec le sous-monde qui se saoule à outrance
12.
J'essaye encore de dire, je t'aime, mais j'en suis bien incapable Même mes kilomètres de poèmes ne me rendraient pas défendable Je me sens un peu coupable, j'ai presque ressenti de la haine Je suis simplement le comptable de ces océans de peine Je soigne mon côté asocial sur les réseaux sociaux Cachant mon problème mental sous un beau scénario C'est peut-être un peu idiot, mais le monde me fait mal Un peu comme un caillot dans le système cérébral Un bug dans la matrice, des bruits de trains qui déraillent Sur mon cortex une varice et le programme écrit en braille Dans ma bouche de la limaille et des visions castratrices Je porte le masque d'Hannibal qui m'interdit ton clitoris Je suis presque paralysé, je rêve à la douceur de tes cuisses Comme un puceau égaré qui se planque dans les coulisses J'observe depuis les abysses, dans la profonde obscurité Toi merveilleuse, tu es Alice et moi, je suis le chapelier C'est une torture psychologique qui me vient d'un lointain passé Une épine généalogique qui m’empêche d'avancer Plus je cherche à l'arracher, plus la douleur devient physique Et je replonge dans le bourbier de l'accoutumance aux antalgiques Je n'ai jamais trouvé la sortie, je n'ai jamais été héroïque Je me complais introverti dans des flagellations bibliques C'est une dévastation psychique ou tout est lentement perverti Je distille dans mon alambic de l'huile essentielle d'abruti Parfois, je regarde vers les cieux et je demande l'amnistie Je reste un moment silencieux et je me fais tout petit Mais je ne ressens pas l'empathie que devrais me témoigner Dieu J'ai pourtant été bien gentil et du coup ça me rend furieux Alors, un instant, je deviens tordu, je dirais même un peu vicieux Je trouve presque que ça pue, mais voilà, mesdames, messieurs Malgré que ça soit laborieux de me sortir les doigts du cul Si je veux être victorieux, je dois mettre mon âme a nue Dans l'ordre je fais le ménage, les bœufs vont devant la charrue Et après un bon petit ramonage, je me sens déjà moins confus Quand ma terre est entretenue, quand je fais un peu de jardinage Je retrouve peu à peu la vue et le souvenir de son doux visage Je veux encore te dire, je t'aime, je veux en être capable J'ai brûlé tous mes poèmes, ils ne décrivaient pas l'inavouable Je ne me sens plus coupable, je ne ressens plus de haine Je ne veux plus être le comptable de ces océans de peine Je sais que tu n'as plus confiance, tu ne vois plus que des nuages Ce n'est pas la pluie qui t’offense et qui fait couler ton maquillage Je sais que tous mes bavardages sont venus à bout de ta patience Que mes mots deviennent une cage qui emprisonne ta conscience Plus de blabla, place aux actes, aux choses simples qui ont du sens Pour enfin retrouver le contact avec notre belle innocence Trop longtemps restés dans l'urgence marqués par les stigmates De toute cette souffrance, il faut maintenant briser le pacte Je ne veux plus hurler la nuit, plus être un sociopathe Ni prendre des produits qui ne me laisseront pas intacts De l'amour, je suis un cul de jatte, j'ai le cœur en court-circuit Je me tripote la prostate pour calmer ma schizophrénie Je me travaille à coup de matraque pour me faire cracher le déni Mais je m'accroche comme un morbak à ma mégalomanie Je frappe encore après minuit, car en plus, je suis insomniaque Pris dans une lente agonie où je vais finir paranoïaque À force mon pauvre cerveau s'est transformé en cul-de-sac Ma vie entière est un chaos, un immense bric-à-brac Je tourne en rond, je suis maniaque, la gueule dans le caniveau Je suis possédé par Jack, l'éventreur de mes idéaux Mais je ne vais pas me remettre à boire, je ne veux plus dire kenavo Traîner ma gueule sur le comptoir et me tordre les boyaux Redevenir un alcoolo et tous les soirs me mettre noir Avec des humeurs en yo-yo et l'haleine d'un urinoir Je vais plutôt faire une pause, retrouver un peu d'espoir Essayer de faire autre chose, tenter d'éviter l’abattoir Laisser tranquille les rasoirs, ne plus chercher l'overdose Pour qu'enfin, tu puisses voir que je m'attaque à la cause Aujourd'hui ce que je sème, c'est une graine de rose Je jette au feu ma flemme, j'affronte mes névroses J'arrête les vers pour la prose, je change de système Je tente ma chance et j'ose te dire encore que je t'aime Je te dis à nouveau, je t'aime parce que j'en suis à nouveau capable Sans un mot, sans un poème, mes yeux te disent l'inavouable Je ne serai jamais irréprochable, je suis simplement moi-même Et je veux être le comptable de tout ce qui prend un grand M
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J'ai perdu la bataille du mental Et c'est mon dernier récital Devant ma tête, je capitule Dans la toile de ma tarentule Des idées noires aux formes fractales Même sous penthiobarbital Je veux du silence en gélule Sentir venir mon crépuscule Je cause toujours avec moi-même Et je suis bien plus qu'un tandem Il y a plein de monde à la cave Et je crois même que ça s'aggrave Dans mon grenier, c'est idem J'ai tout un écosystème Mes fantômes sont des épaves Qui passent leurs journées à bédave J'ai des tics et j'ai des tocs J'astique et je suis insomniaque Mon pronostic est un peu glauque Névrotique et paranoïaque J'ai des tics et j'ai des tocs Caustique comme de l’ammoniaque Hérétique sous électrochocs Traumatique pour ma barbaque J'ai des tics et j'ai des tocs Antipathique comme un morbak Poétique même sous coke Syphilitique et tête à claque J'ai des tics et j'ai des tocs Démocratique comme un macaque Trop critique sur mon époque Lunatique et un brin maniaque Dans mon cerveau, c'est l'enfer Mes hémisphères font un bras de fer Ça sent la mort, ça sent le rance Un avant-goût de la dernière danse Quelques kilos de somnifères Devraient sûrement faire l'affaire Je suis ma propre vengeance Et j’entends déjà l'ambulance Je veux faire taire les voix Quitte à faire de mauvais choix Ne plus entendre ces acouphènes Et arrêter l’ibuprofène Je veux retrouver mon chez-moi Même si c'est les bras en croix Ne plus sentir les crocs de hyène Et me réincarner en Femen J'ai des tics et j'ai des tocs Égotique et mythomaniaque Mélancolique comme un vieux schnock Logique et hypocondriaque J'ai des tics et j'ai des tocs Énergique et plein de flash-back Utopique comme un staphylocoque Névralgique avec ma matraque J'ai des tics et j'ai des tocs Allergique aux aphrodisiaques Scatologique au fond de mon froc Et toxique comme un sumac J'ai des tics et j'ai des tocs Colérique quand on m'arnaque Bolchevique à Vladivostok Énurésique dans ma Cadillac
14.
25.01 05:02

about

Naître Punk, Devenir Poète est la rencontre improbable entre un vieux punk (Le Bouinax) et un jeune beatmaker (Daponk Beat) qui sont nés le même jour, mais avec 18 ans d’écart. Le Bouinax, passionné d'écriture trouve dans les instrus de Daponk un support musical parfait pour déposer ses mots et en partager certains avec sa fille, Toel.

credits

released March 17, 2019

Le Bouinax : paroles et chant.
Daponk Beats : instrus, recs, mix, backs et master.
Paroles et chant sur 25/01.
Toel : chant sur "je cherche l'équilibre" et "les gens qui doutent"
Baba Gaïa Artwork : Cover. Illustration PAO

Le Bouinax : soundcloud.com/chris-bouinax-vtff
www.facebook.com/lejongleurdemots/

Daponk Beats : soundcloud.com/kerozensound
mrjackoxdaponk.bandcamp.com
www.youtube.com/kerozenone

Toel : www.youtube.com/toelofficial

Baba Gaïa : www.facebook.com/BabaGaiaArtwork/
www.instagram.com/baba_gaia/

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